Le consensus sur l’utilisation de la machine à voter, à 9 jours des élections, reste loin d’être trouvé entre les acteurs politiques et surtout, les candidats à la magistrature suprême. Trois camps se créent au tour de cette question. Le FCC veut les élections avec la machine à voter, la coalition CACH va aux élections avec ou sans machine alors que la plateforme électorale Lamuka reste farouche quant à cette outil informatique. Cette prise de position semble créer un imbroglio dans le chef de l’opinion publique, du moins, les électeurs.
Faut-il aller aux élections ou s’abstenir, dimanche 23 décembre ? La réponse est unique pour les acteurs de la société civile du Sud-Kivu. Dans une café de presse organisé par l’Association des femmes des médias (AFEM), ce vendredi 14 décembre, le Président du Centre africain de paix et gouvernance (CAPG) est catégorique : « le peuple veut les élections pas après le 23 décembre » pour remplacer les dirigeants actuels. Pour lui, aucune autre version ne peut être écoutée par le peuple congolais.
« Il y a un temps, nous avons demandé aux acteurs politiques de s’entendre et avoir un consensus sur les outils à utiliser dont la machine à voter. Nous sommes à 10 jours des élections, la CENI nous dit que sans machine à voter nous ne peut pas y avoir élections. Donc, nous ne pouvons plus dire aller aux élections sans machine ; c’est serait dire n’allez pas aux élections alors que le peuple congolais veut avoir les élections ce 23 décembre 2018 », a dit Bienvenu Karhakubwa dans son exposé portant sur ‘‘Comment limiter les violences politiques en période électorale.
A l’en croire, l’appel au rejet de la machine à voter à la veille des élections tire son origine d’un manque de volonté politique, selon une étude menée par le CAPG dont nait la campagne CAP vers les élections initiée depuis le Sud-Kivu et qui, souligne Karhakubwa, a embrasé plusieurs provinces de la République démocratique du Congo.
« …et c’est parti d’un constat quand nous avions commencé notre campagne Cap vers les élections pour le renouvellement et rajeunissement de la classe politique. Sur base de l’étude qu’on avait menée, la population voulait aller aux élections mais les hommes politiques, majorité comme opposition, n’en voulaient pas du tout. (…) Ainsi donc, ce 23 décembre, nous allons aux élections. Tout message qui s’y oppose, nous n’en sommes pas d’accord », rétorque-t-il d’un ton serein.
Les acteurs de la société civile restent catégoriques quant au respect du calendrier électoral. Pour eux, tout message qui inviterait au boycott des scrutins du 23 décembre prochain n’est pas le bienvenu dans l’opinion publique congolaise.
« Nous appelons les acteurs politiques qu’ils soient du Nord ou du Sud, de l’Est ou de l’Ouest, à pouvoir respecter la voix de la population ; d’aller dans les urnes. D’éviter des messages de haine, de clivage politique. (…) Appeler à aller aux élections sans machine à voter est un appel à la violence et cela ne doit pas se passer ainsi », a-t-il averti.
Notons que plusieurs questions relatives au processus électoral en cours ont été discuté dans le but d’obtenir des élections apaisées d’ici peu en RDC.
Jean-Marie Mulume