Deux étudiants congolais sont morts cette semaine après avoir été blessé par balle par des policiers lors de manifestations sur le campus de l’Université de Kinshasa, a déclaré vendredi la police.
“Deux étudiants ont perdu la vie de suite de blessures causées par balle” lors des manifestations contre la grève des professeurs, écrit dans un communiqué le général Sylvano Kasongo, chef de la police de la capitale de la RDC.
Depuis lundi, les étudiants de l’Université de Kinshasa (Unikin) manifestent sur leur campus pour réclamer la levée de la grève de leurs professeurs entamée depuis deux mois.
L’université de Kinshasa paralysée par des échauffourées
Des policiers ont de nouveau réprimé une manifestation vendredi matin, selon des témoignages d’étudiants, joints par l’AFP.
“La police appelle les étudiants au calme et rassure l’opinion que toutes les dispositions sont prises pour établir les responsabilités de ces actes afin que les coupables répondent de leurs actes conformément à la loi”, note le général Kasongo.
Selon l’officier, “le policier qui a tiré lundi sur un de deux étudiants décédés a été mis aux arrêts et sera déféré à l’auditorat militaire”.
Une organisation de défense des droits de l’homme, l’Association congolaise pour l’accès à la justice (ACAJ), s’est déclarée très préoccupée par “la répression brutale de la manifestation des étudiants par la police” et “condamne la mort des deux étudiants”.
L’ACAJ demande au gouvernement de “retirer tous les policiers” positionnés actuellement sur le site universitaire et “de faire mener une enquête judiciaire crédible pour identifier les auteurs” des faits.
“Les balles réelles sont interdites sur les sites universitaires. J’exige une peine exemplaire contre les policiers responsables des tirs qui ont engendré la mort” des étudiants, a réagi le ministre de l’Enseignement supérieur et universitaire, Steve Mbikayi, sur son compte Twitter.
- Mbikayi a par ailleurs indiqué que les négociations entre le gouvernement et l’Association des professeurs de l’Unikin ont “abouti depuis hier (jeudi) à un protocole d’accord satisfaisant”.
Interrogé par l’AFP, le professeur Antoine Kitombole a indiqué que “les professeurs sont entrés en grève pour revendiquer +la bonne gouvernance+ c’est-à-dire l’application de la loi qui prévoit que le chef d’établissement soit élu par ses pairs, une disposition que le ministre Mbikayi bloque”.
“Une Assemblée générale des professeurs de l’Unikin est prévue mardi” afin de déterminer la suite à donner au mouvement, a ajouté cet ancien président du syndicat des professeurs de l’Université de Kinshasa.
Avec AFP