Le gouvernement satisfait, la CENI optimiste, 5 candidats demandent la réorganisation des élections et le FCC qui annonce des actions de protestation.
Le président de la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI) a apporté une précision de taille dans la soirée de ce mercredi, dans une interview au centre Bosolo de l’Athénée de la Gombe, à Kinshasa. En effet, Denis Kadima affirme que les bureaux de vote qui n’ont pas pu ouvrir leurs portes ce mercredi comme prévu, ont une autre journée ce jeudi pour recevoir les électeurs.
A Kinshasa comme en province, des cas de ce genre ont été enregistrés pour provoquer même la colère et l’exaspération des électeurs qui pour la plupart des cas étaient dévoués à remplir leurs droits civiques. La journée de ce jeudi verra ces bureaux ouvrir leurs portes.
Par ailleurs, pour les centres qui sont ouverts, peu importe le retard, insiste Denis Kadima, ils ne se fermeront qu’après le départ du dernier électeur.
La première communication de la Synergie des Missions d’Observation Citoyenne des Élections sur la situation de l’ouverture des bureaux de vote dans les 26 provinces de la RDC, a noté que dans l’ensemble du pays, plus de la moitié des bureaux ont ouvert après 6h00 comme prévu.
Cette organisation citoyenne a présenté un résultat à chaud de plus de 2700 rapports qui sont remontés par les observateurs dans les 26 provinces. Il en ressort que les raisons de cette ouverture tardive sont notamment d’ordre logistique.
Le Gouvernement congolais a son tour s’est félicité du ” bon retour ” des élections et a salué ” les efforts de la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI) ” pour respecter le calendrier électoral.
Dans son communiqué publié mercredi en fin de journée, « félicite le Peuple Congolais pour s’être mobilisé afin de participer aux élections qui se déroulent globalement bien sur toute l’étendue du territoire national. Le Gouvernement de la République salue les efforts et la détermination de la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI) à organiser les élections à la date prévue dans son calendrier. »
En réaction, cinq opposants appellent à la réorganisation des élections avec une CENI différemment composée.
Dans sa déclaration commune, publiée ce même jour de scrutin, ces cinq des dix-neuf candidats à la présidentielle exigeant la réorganisation des élections générales en République Démocratique du Congo. Ils affirment leur opposition à toute prolongation du vote.
Selon ce document, les élections générales prévues pour le 20 décembre 2023 ne devraient pas être poursuivies jusqu’au jeudi 21 décembre 2023. Les signataires soutiennent que la Commission électorale nationale indépendante (CENI) est dans l’impossibilité constitutionnelle et légale de prendre une telle décision.
La déclaration est signée par ces personnalités :
Floribert Anzuluni,Nkema Lilo,Théodore Ngoyi,Denis Mukwege et Martin Fayulu.
De sa part, le Front Commun pour le Congo (FCC), dirigé par Joseph Kabila, réagit vigoureusement, attribuant la responsabilité du « chaos électoral » au président Félix Tshisekedi. La FCC déplore également l’attitude jugée aveugle et aphone de la communauté internationale et de ses partenaires. Accusant Tshisekedi d’ignorer les avertissements, le FCC appelle ses cadres et militants à se tenir prêts pour des actions à venir, soulignant les enjeux critiques pour le pays.
“Force est de constater ce soir que les craintes maintes fois exprimées par le FCC, et dédaigneusement ignorées par les tenants du pouvoir, ont été largement dépassées par la réalité. Plus qu’à une parodie d’élections, destinée à conférer un semblant de crédibilité à des fausses résultats preétablis, c’est le FCC.
Signalons que le président Félix Tshisekedi, candidat à sa propre succession a voté ce mercredi au Collège Saint Georges de Kintambo, les opposants Martin Fayulu et Denis Mukwege ont quant à eux, voté à l’Athénée de la Gombe. Bien avant, le Cardinal Fridolin Ambongo exerçait son droit civique à Kinshasa, pendant que Moise Katumbi le faisait à Lubumbashi.
Jérémie Baraka