La nomination des anciens membres du régime sortant au prochain gouvernement fait débat dans l’opinion congolaise. Tous, quoiqu’indexés de mauvaise gestion de la République, certains frappés des sanctions par la communauté internationale s’activent à être reconduit. Les meetings de Kingakati pour le cas du FCC en parle largement. Contre toute surprise négative, la société civile appelle à la responsabilité du Chef de l’Etat d’éviter toute imposition des personnes à nommer pour des postes ministériels.
Selon Maitre Jean-Claude Katende, il n’appartient pas aux partis ou regroupements politiques d’imposer des noms au Président de la République. Il devra tenir compte du profil des acteurs qui pourront l’aider à mettre en œuvre son projet de société.
« Le FCC et l’ancien président Joseph KABILA ne peuvent pas imposer un ministre pour nomination au chef de l’Etat Félix TSHISEKEDI. Le FCC ne peut que lui proposer de noms et il revient au Président de la République de voir, si le nom lui proposé répond au profil des hommes et femmes dont il a besoin, pour gagner la confiance des congolais d’une part, et pour mettre en œuvre ses programme et projets politiques, d’autre part. Sur ce point, le Président de la République n’a pas les mains et pieds liés », souligne le Coordonnateur de l’ASADHO.
Pour se rendre encore plus libre de choisir ses collaborateurs, ajoute Me Katende, le Président Félix devra exiger, pour nomination à tout poste ministériel, que les regroupements ou partis (FCC, UDPS, UNC…) politiques lui présenter au moins trois ou cinq candidats (trois ou cinq CV) par poste. Ainsi, il pourra décider en toutes conscience et liberté sur la liste lui présentée lequel de candidats, il devra nommer comme ministre.
Cette pratique que l’ancien Président Kabila a abondamment utilisée, chaque fois qu’il devait nommer un premier ministre ou un ministre qui ne faisait pas partie de sa majorité, peut être utilisée et consolidée par le Président Felix TSHISEKEDI. Mais avec cette différence que la pratique devra concerner tous les partis politiques ou regroupements (FCC, UDPS, UNC…) qui participeront au Gouvernement.
La Société civile reste opposée à la reconduction des acteurs qui ont été impliqués dans la corruption, la violation des droits de l’homme ou sous sanctions de la communauté internationale.
« Nous insistons sur le fait que le Président de la République devra s’abstenir de nommer au poste de ministre les personnes :
– Impliquées dans la violation des droits de l’Homme (répression des manifestations pacifiques…)
– Impliquées dans la corruption, le détournement de l’argent public, et le pillage des ressources naturelles, le viol des jeunes filles ou femmes ;
– Touchées par les sanctions de l’Union Européennes et des Etats Unis ;
– Redevables au Fond de Promotion de l’Industrie. Si un candidat redevable au FPI est présenté, il devra d’abord rembourser l’argent emprunté », prévient le défenseur des droits humains.
A l’en croire, le gouvernement devrait être composé des hommes et femmes aux mains propres.
« Il est toujours possible d’ajouter d’autres critères d’exclusion, car l’objet est d’avoir des personnalités qui ont les mains propres et en qui la population a confiance au Gouvernement », soutient.
J.Claude Katende.