Le candidat de la coalition Lamuka, Martin Fayulu est arrivé à Butembo dans la province du Nord-Kivu, vendredi 15 février. Au menu, échanger avec les électeurs de la ville de commerciale au tours des élections du 30 décembre 2018 et fixer la population sur la démarche entreprise pour réclamer la vérité des urnes.
« Que gagne le peuple Nande en accueillant Martin Fayulu ? » s’interroge le journaliste Magloire Paluku, se joignant à d’autres penseurs pour qui bien de questionnements demeurent au tour de cette tournée annoncée par le désormais ex-candidat à la présidentielle de décembre. Pour Paluku, « croire que la vérité des urnes est une sainte croyance, c’est un leurre de pêche ! […] le peuple de la ville de Butembo devrait s’atteler à la préparation des élections de mars prochain pour faire part de la nouvelle configuration politique ».
Ci-dessous la pensée de Magloire Paluku
UN BILLET DE MAGLOIRE PALUKU
Le peuple NANDE va encore se faire remonter les bretelles aves la visite « triomphale » de Martin Fayulu dans la grande ville commerciale du Nord-Kivu. C’est ça la démocratie ! Son entrée dans son « Jérusalem-bubolais » sur un Ane peut être aussi une prémonition de son avant calvaire ou de sa pâques politique.
Il fallait pourtant sortir sept questions essentielles avant que cet événement se produise sur la terre NANDE déjà fragilisée et soupçonnée d’un radicalisme aberrant et béant.
1.Que va gagner la communauté Nande et la ville de Butembo dans cet accueil ? Butembo sera la ville de l’opposition Congolaise et les Nandes les leaders de ladite opposition ?
2. Va-t-on corriger les élections déjà acceptées par la communauté internationale ?
3. Sont ils mieux informés que certains leaders de LAMUKA qui ont déjà fait allégeance au pouvoir de Félix Tshisekedi ?
4. Savent ils en réalité ce que pense Moïse Katumbi du régime Félix Tshisekedi ?
5.Savent ils que certains leaders Nandes sont des frère et amis du Directeur de cabinet du président de la république VITAL KAMERHE ?
6. Sont ils préparés pour gagner le gouvernorat du Nord-Kivu et avoir des ministres dans le Top 10 du gouvernement à venir ?
7. Ils ont oublié qu’ils avaient chassé le couple FatshVit à Beni et l’obliger à annuler son meeting à Butembo en Novembre dernier ?
Le temps passe vite et le décor politique est entrain de se planter dans la capitale Congolaise pendant que dans la ville de Butembo ,certaines populations avec leurs leaders politiques avancent à reculons en risquant de finir dans un gouffre politique irrécupérable.
En politique tout est calcul des intérêts et nous pensons que les leaders de Lamuka au Nord-Kivu ont déjà très bien planifié leur avenir et celui de leurs membres. Tout se joue maintenant dans le partage du pouvoir, la validation des députés nationaux, la préparation des élections provinciales, sénatoriales et locales. Ce que vont gagner le peuple et la ville de Butembo dans cette nouvelle configuration politique et peser dans la balance des décisions, devrait être plus privilégié.
Chercher à rendre Butembo la ville de l’opposition la plus radicale est un autre choix, et se radicaliser pour refaire les élections en RDC pour la vérité des urnes est un autre débat ! Il y a seulement quatre jours que la communauté internationale, réunie au sommet de L’Union Africaine à Addis-Abeba vient de reconnaître le régime de Felix Tshisekedi. Lui opposer un boomerang à Butembo, c’est jouer au Don Quichotte et fournir des efforts de l’homme qui se battait contre les moulins à vent !
Plusieurs leaders de Lamuka à Kinshasa, se sont prononcés pour soutenir l’actuel régime. Le politicien élu le plus âgé de la RDC, l’actuel président de l’assemblée nationale Gabriel KYUNGU wa Kumwanza a déjà clos les débats. Les membres du G7 et de l’AR qui sont les regroupements politiques des opposants les plus farouches du pays, sont dans une allégorique confusion sur le soutien à Martin Fayulu où au président Felix Tshisekedi qui était l’un de leurs chefs.
Martin Fayulu à Butembo, pendant que le président Félix Tshisekedi recevait les diplomates et ambassadeurs accrédités à Kinshasa. Il faut d’abord remarquer que les violences durant les déplacements des opposants semblent baisser. Butembo vient donc de prouver qu’elle reste divisée en groupes qui s’expriment sans peur , tandis que les plus silencieux se gèrent dans un mutisme à définir.
Ce qui est à venir est très déterminant. Les autres peuples du Nord-Kivu ont un nouvel argument de refuser à ce qu’un Nande soit gouverneur de province afin de ne pas livrer la province dans l’opposition radicale. Cet argument peut être justifié et si le président Félix Tshisekedi avec Vital Kamerhe n’ont pas oublié l’affront du mercredi 12 décembre 2018. Heureusement que l’on ne dirige pas un peuple avec des remords si non le président qui avait promis aller s’installer à Beni jusques à la fin de la guerre, doit sentir une certaine résistance du même peuple.
Vive l’opposition de la ville de Butembo qui va rester dans sa radicalité pendant que le pouvoir va continuer son petit bonhomme de chemin avec des promesses à honorer. Croire que la vérité des urnes est une sainte croyance, c’est un leurre de pêche. ! Le peuple doit en être informé aussi, afin de savoir planifier les cinq ans inévitables du régime Cach avec ses coalisés que Butembo n’a pas le droit de rater. Un peuple commerçant n’a pas obligatoirement besoin de se jeter dans une opposition radicale, car ses affaires prospèrent avec les lois de ceux qu’il rejette !
MAGLOIRE PALUKU