C’est un véritable plaidoyer que fait la société civile de Kagabi dans le territoire de Kabare en faveur de l’amélioration des conditions de vie dans la prison de Kabare.
Selon le président de cette structure citoyenne, cette prison traverse différentes difficultés dont la plus visible et la plus criante est celle de la faim.
Emmanuel Bengehya note par exemple que l’absence des vivres est l’un de plus grand problème car les six millions des francs congolais que reçoit la prison de KABARE par trimestre sont très insignifiants par rapport au nombre de détenus. Le manque de nourriture a occasionné une évasion récemment, rappelle la société civile de Kagabi. (Celle de 15 détenus le 17 septembre 2018 a vu sept (7) revenir par les efforts de la population et 8 encore dans la nature). Cette situation de famine s’aggrave encore car les visites des membres des familles des détenus au sein de cette structure sont très limitées, à cause notamment de la distance.
« La distance est très longue. Pour quitter Kalehe, il faut parcourir 80km avant d’atteindre la prison de Kabare, Walungu plus de 50km et Idjwi plus de 60km. Alors que la majorité des détenus ne sont pas de Kabare » explique Emmanuel Bengehya.
La structure citoyenne évoque également la capacité d’accueil de la prison(Pour l’instant la prison de Kabare compte 244 détenus, dont 33 mineurs et 6 femmes), la non-séparation des cellules des hommes et des femmes ; une situation qui conduit aux viols. A cela s’ajoute le nombre insignifiant des éléments de la police commis pour la sécurité de ce centre pénitencier.
« Les Adultes (hommes) et les mineurs sont confinés dans les mêmes cellules; les femmes pour entrer dans leur quartier, elles passent chez les hommes avec tous les risques d’être violées comme c’était le cas dans le mois d’août de l’année en cours, le manque de l’effectif des policiers et/ou militaires commis à la garde. Il y a aussi l’absence des lits, des matelas, de médicaments et autres choses comme les cadenas, serrures, l’hygiène des latrines.» dénonce-t-il.
Emmanuel Bengehya parle également de la sécurité dans ce lieu carcéral. Il révèle que des armes blanches et des biens de valeurs ont été retrouvés dans cette prison lors de la dernière perquisition le 28 septembre 2018.
« On a amené certains détenus ailleurs parmi eux le Capita(CG) qui troublait l’ordre dans cette prison. Plusieurs armes blanche trouvaient par les services de sécurité lors de cette percussion .Il s’agit notamment des Quatre couteaux, des machettes, des machines ordinateurs, guitares, des neuf matelas , des fer à bétons affirme notre source. Les femmes détenues affirment que toutes ces armes blanches et des biens de valeur entraient dans la prison pendant des heures tardives » révèle la société civile de Kagabi.
La société civile sous Noyau de Kagabi recommande au Gouvernement provincial de réhabiliter les cellules à l’intérieur de la prison, d’éloigner les détenus mineurs dans les cellules des adultes, la création de l’entrée propre des femmes détenues vers leur quartier, l’augmentation de l’effectif de sécurité en leur dotant des armes, la réhabilitation des latrines, la disponibilité de vivres, le payement des policiers commis à la garde, la surpression de 70 dollars que le Kapita exige aux nouveaux détenus, le renforcement de la surveillance (au moins trois surveillants au lieu d’un seul qui existe), ou encore à la population de Kabare de rester unie et vigilante surtout dans ce processus électoral, et enfin au commandant de la Police Nationale Congolaise de collaborer avec la population pour trouver le huit détenus de l’évasion du 17 septembre 2018.
Pour rappel, la prison centrale de Kabare existe depuis 1915 avec plus de six cellules situées dans le groupement de Cirunga, Chefferie de Kabare à moins de 15km de la ville de Bukavu. Elle sert les territoires de Kabare, Kalehe, Walungu et Idjwi, note la société civile.
Adonis Lubambo
LA PRUNELLE