Cette réunion, organisée dans un contexte marqué par des tensions sociopolitiques et sécuritaires persistantes dans l’est du pays, s’est focalisée sur les grands défis liés à la gouvernance nationale et à la participation des femmes dans la vie politique et socio-économique du pays.
Un échange centré sur l’avenir du pays et le rôle de la femme congolaise
Durant cette séance, qui s’est déroulée à huis clos pendant près de deux heures, Joseph Kabila a écouté les doléances, préoccupations et propositions concrètes formulées par les femmes leaders venues de divers territoires de la province. Les discussions ont porté sur plusieurs thématiques majeures :
- La représentativité des femmes dans les instances décisionnelles,
- La situation sécuritaire dans les zones rurales et urbaines du Nord-Kivu,
- Le développement économique inclusif,
- L’accès aux financements pour les initiatives féminines,
- La place de la femme dans le processus de paix et de réconciliation nationale.
Selon plusieurs participantes, cette rencontre a été l’occasion de rappeler les promesses faites dans le passé par les autorités concernant l’autonomisation des femmes et la nécessité de leur implication active dans la reconstruction du pays.
Kabila appelle à une « gouvernance de proximité et d’écoute »
Lors de son intervention, Joseph Kabila a insisté sur l’importance d’une gouvernance axée sur le dialogue avec les communautés locales et la prise en compte des besoins spécifiques des groupes marginalisés, en particulier les femmes. « Il n’y a pas de paix durable sans justice sociale, ni de développement sans l’implication réelle de la femme congolaise dans la gestion de la chose publique », aurait déclaré l’ancien chef de l’État, selon une source proche de la rencontre.
Il a également souligné l’urgence de renforcer la cohésion nationale face aux multiples défis sécuritaires et a encouragé les femmes à continuer de jouer un rôle moteur dans la sensibilisation à la paix et la cohabitation pacifique.
Une rencontre aux allures politiques ?
Certains observateurs voient dans cette rencontre un geste politique stratégique, au moment où des interrogations planent sur le retour progressif de Kabila sur la scène publique, après plusieurs années de silence relatif depuis la fin de son mandat en 2019. Sa présence à Goma, fortement médiatisée ces derniers jours, coïncide avec une montée de tension dans la région et un débat national sur la refondation de l’État congolais.
Malgré les controverses, notamment autour de sa sécurité assurée par des éléments étrangers selon certaines sources, Kabila semble vouloir renouer le contact avec les bases populaires et renforcer son image d’homme d’écoute et de proximité.
La rencontre de ce jour avec les associations féminines du Nord-Kivu marque un moment significatif dans l’agenda post-présidentiel de Joseph Kabila. Elle soulève à la fois de l’espoir pour certaines femmes désireuses de faire entendre leur voix, et de la méfiance chez d’autres qui craignent une instrumentalisation politique de leurs luttes. Une chose est sûre : la gouvernance nationale ne pourra se faire sans une inclusion réelle et structurée des femmes dans tous les domaines de la vie publique.
