Grincements des dents dans le chef des cadres et militants du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD) contre les candidatures unilatéralement retenues depuis le secrétariat national du PPRD pour la course au poste de gouverneur de la province du Sud-Kivu. Dans une correspondance du 02 février adressée à leur hiérarchie, les signataires s’appuient sur les actions déclenchées par la Société civile et les Mouvements citoyens interdisant la réélection des acteurs qui étaient au pouvoir de Joseph Kabila.
La candidature de l’actuel Gouverneur Claude Nyamugabo, à sa propre succession, frappée d’avance par la Société civile vient d’être également rejetée par les siens au sein du Parti que lui-même dirige en province.
« …vu l’expérience des élections du 30 décembre 2018 qui a marqué la progression de la maturité de la population cimentée par la Campagne zéro réélu lancée par la Société civile et d’autres mouvements citoyens au niveau provincial que national, nous craignons que cet alignement des candidatures par sentiment bloque encore la machine au parti », redoutent les signataires.
Claude Nyamugabo est accusé de plusieurs griefs, non seulement liés à l’implantation du parti mais aussi à la gestion de la province du Sud-Kivu.
« …le camarade Claude Nyamugabo n’a jamais été dans les territoires de Fizi, Kalehe, Idjwi, Walungu. Par quelle magie la population de ces territoires qui constituent la majorité de la population en province peuvent l’accepter ou accompagner ses actions ? (…) Nous constatons comme vous que le camarade Claude Nyamugabo n’a pas été à la hauteur de la mission lui confiée par le Parti », insistent-ils.
D’après un sondage, souligent-ils, Nyamugabo n’est pas un ticket gagnant à sa propre succession « au regard de la mauvaise gestion de la province pendant son mandat ».
« Nous, cadres et militants ayant le souci de consolider la paix et la cohésion sociale dans la province du Sud-Kivu, nous trouvons que le ticket Claude Nyamugabo n’est pas rassurant pour faire face à d’autres candidats au poste de Gouverneur du Sud-Kivu ; car les opinions ainsi que le sondage de la population se focalisent sur la mauvaise gestion de province pendant son mandat », soulignent-ils.
Les signataires croient que l’heure de la gestion basée sur le clientélisme et le tribalisme est déjà révolue et que le Sud-Kivu pourrait, désormais, être géré autrement.
« Nous n’allons pas oublier le recrutement du personnel de son cabinet basé sur le tribalisme, le népotisme, le clientélisme jusqu’à imposer un nouveau slogan dans le langage de la population dénommé « la Nyantenderisation » […] Nous pensons qu’il est temps de ne plus retomber dans les erreurs du passé et le regretter après », préviennent les cadres et militants du PPRD.
Pour eux, le ticket rassurant est le nouveau député national « Chokola Katintima ».
Ils se disent prêts à démissionner dans la mesure où la candidature de Nyamugabo n’est pas remplacée par celle de Chokola.
Jean-Marie Mulume