Les marchés doivent scrupuleusement observer, eux aussi, les mesures de prévention contre la maladie à coronavirus dans la province du Sud-Kivu. Seuls les denrées alimentaires doivent être vendus sur le marché et à un prix d’avant la période Covid-19 en province. C’est ce qu’a dit d’un ton ferme le gouverneur Théo Ngwabidje, au cours d’un point de presse qu’il a animé lundi 06 avril à son cabinet de travail.
En ce moment où la ville de Bukavu est l’épicentre de la contamination, le chef de l’exécutif interdit la présence des produits non alimentaires dans tous les marchés. Ne pas observer cette mesure, les services chargés de faire respecter les instructions des autorités provinciales et nationales pourront se charger des récalcitrants.
« Les marchés doivent respecter les instructions en la matière. Aujourd’hui, la priorité c’est la vente des produits alimentaires tout le reste, c’est interdit. Mais vous voyez dans nos marchés, ils s’en foutent. Eux aussi seront interpelés cette semaine et les récalcitrants vont subir la rigueur de la loi » a-t-il souligné.
Le prix de biens de première nécessité a été revu à la hausse depuis l’appel à l’observation des mesures préventives contre le covid-19 sur le marché de Bukavu. Un sac de riz de 25kg qui coûtait 17 dollars s’achète aujourd’hui entre 23 et 25$. Le Sac de braises qui coutait 25$ se vent à 30$ ; Un bidon d’huile qui se vendait à 24$ coûte actuellement 27$ ; Un sac de farine de maïs ordinaire qui coûtait 8$ se vend aujourd’hui à 13$ ; une mesure de haricot se vendait entre 2000fc et 2300fc coûte actuellement 3500Francs congolais ; pour ne citer que ceux-là.
Le gouverneur s’oppose farouchement à cette pratique et annonce que le ministre ayant dans ses attributions le commerce avec l’appui de la commission socio-économique devront se pencher sur cette question et sanctionner ceux qui profitent de s’enrichir en cette période très difficile pour la population.
« Nous traversons un moment très difficile, l’activité économique est réduite. Les personnes qui vont jouer sur le malheur de la population, le ministre provincial du commerce et des finances et la commission socio-économique vont s’en occuper. Les importateurs n’ont pas haussé le prix puisqu’il n’y a pas de raisons, les frontières, les routes et ports ne sont pas fermés pour la nourriture. Nous allons régulièrement contrôler le prix sur le marché, ceux qui vont jouer sur la spéculation en montant le prix seront sévèrement sanctionnés », a-t-il insisté.
Cette pratique reste usuelle dans les marchés malgré l’appel des autorités à garder stable le prix des produits alimentaires d’avant la période de Covid-19. Des organisations de la société civile ont décrié cette situation et appelé les autorités à s’y pencher mais la situation demeure. A quand la mise en application de la décision du gouverneur de traquer les récalcitrants ? Comment se fait le suivi pour amener les vendeurs à revenir à la raison ? Beaucoup de questions se posent quant à ce. Les experts économistes appellent le gouvernement provincial à pouvoir communiquer le prix que les vendeurs devront tous observer obligatoirement en ce moment. Si non, les ménages en dessous du seuil de la pauvreté pourraient se voir exclus de tout approvisionnement au marché.
Jean-Marie M