Première Dame honoraire
Pour connaissance
A la population de Mbiza-Mbobero
A la population de Kabare
A la population du Sud-Kivu
Je suis un fils de Mbiza Mbobero. Je suis né et grande dans la zone. Je connais notre
peuple, nos sœurs et frères. Nous sommes un peuple pacifique, accueillant, solidaire et surtout
respectueux.
Il n’est pas de notre culture et tradition entrer en conflit avec nos voisins, et surtout pas avec des
personnalités aussi importantes qui ont une responsabilité corporative comme vous.
Il n’est pas de notre culture et tradition nous adresser à une personnalité importante à travers un
message public, moins encore à travers des déclarations.
Il n’est pas de notre culture et tradition nous adresser à notre maman en l’appelant par son nom.
Excellence, permettez-moi ainsi tout au long de mon petit message vous appeler
respectueusement Maman et étant désormais public la question du dossier « domaine Kabila »
à Mbobero, rendre aussi public ma lettre.
Très chère maman, tout d’abord je vous souhaite la bienvenue chez nous et aussi
désormais chez vous à Mbiza-Mbobero.
Physiquement loin de notre territoire, mais toujours de cœur avec notre peuple, suivons de près
la question qui vous oppose avec une partie de notre population désormais appelées « les
victimes de Mbobero ».
Cette appellation a priori pose déjà un problème dans le sens qu’elle met en évidence d’une part
un gagnant et de l’autre un perdant.
Chez nous dans un conflit terrien, il n’y a jamais un perdant et un gagnant. On perd ensemble et
on gagne ensemble. Le seul gagnant c’est paix qui nait d’un accord social et commun sans
intermédiaire.
Très cher maman, la population de Mbiza-Mbobero a besoin de la paix, d’une cohabitation
pacifique avec toutes ces filles et fils, vous aussi désormais y compris.
Les filles et fils de Mbiza Mbobero ont besoin de se parler sans intermédiaire des partis politiques,
des pseudo notables, des politiciens en quête de réhabilitation, sociétés civiles politisées et c.
La population de Mbiza-Mbobero a besoin de vous et vous besoin d’elle.
La population est fatiguée d’être pris en otage, divisée et surtout instrumentalisée par des
personnes de mauvaises fois, toutes tendances confondues.
La population de Mbiza-Mbobero ne supporte plus voir un de ses filles ou fils être abattu comme
une antilope.
La population de Mbiza-Mbobero a besoin de respect et valorisation de sa dignité dans l’ordre
et la tranquillité.
Très cher Maman, l’histoire a fait que nous puissions devenir des voisins. Un nouveau
voisin dans notre culture et tradition est plus important d’un parent à mille kilomètres. Il est
toujours une valeur ajoutée et doit être accueilli, protégé et valorisé.
Pour la première fois, une délégation importante et crédible de notre population a eu le privilège
de vous parler directement à Goma. Cette occasion fut un premier pas qui semblait baliser la voie
de sortie de cet épuisant conflit. En commun accord, avions tous opté pour un nouveau mesurage
des limites. Nous étions tous conscients des petits risques que cela comporterait, mais nous
semblait être un premier et important pas de vers la paix et la réconciliation.
Une fois de plus, les ennemis de la paix et réconciliation, toutes tendances confondues,
voyant leurs intérêts personnels menacés, car ayant fait de Mbiza –Mbobero leur buzz ont tout
fait pour saboter cet élan et non seulement accentuer le conflit, mais aussi faire subir de nouveau
à notre population une énième humiliation et déception.
Très chère maman, Comme fils de Mbobero, interprétant le plus grand désir de notre
population, je sollicite votre implication personnelle et vous assure l’accompagnement et le
soutien de nous tous filles et fils de Miza-Mbobero, au pays comme en diaspora pour une fois
pour toutes mettre fin à ce calvaire dont nos sœurs et frères de Mbiza-Mbobero sont victimes et
que par ricochet paralyse tout le territoire de Kabare ainsi que une bonne partie de la Province
du Sud-Kivu.
Que la situation de Mbobero ne devienne pas un règlement des comptes entre politiciens, entre
individus, entre adversaires, entre partis politiques et société civile. Nous ne voulons que la paix
e la bonne cohabitation. TROP C’EST TROP.
Nous vous demandons très chère Maman qu’ensemble puissions privilégier le « dialogue social »
initié à Goma en vous impliquant directement vous-même dans la recherche des solutions que
nous restons convaincus seront plus sociales que juridiques et promouvoir ensemble avec notre
populations des possibilités de rencontres, d’échanges de réconciliation.
Ensemble pour un autre MBIZA-MBOBERO.
Que dans ce dossier personne ne sorte perdant. VIVE la paix, la réconciliation pour une solution
durable et fonctionnelle.
Milan, 21/12/2020
Christian WEZA RUTAKAZA
Fils de Mbiza-Mbobero
Milan/ Italie