Le Centre Africain de Paix et Gouvernance, CAPG en sigle était en conférence avec plus ou moins 800 jeunes nouveaux majeurs dans la salle de conférence de la paroisse Saint François de Kadutu dans la ville de Bukavu ce mercredi 21 novembre 2018 ; à la veille du debut de la campagne électorale pour les scrutins du 23 décembre 2018.
Cette conférence portant sur le thème « importance du vote et profil du candidat pour un Congo nouveau » s’inscrit dans le domaine de l’éducation civique électorale ayant ciblé les jeunes nouveaux majeurs comme bénéficiaires. Ce thème a été développé par M. Bienvenu Karhakubwa, du Centre Africain de Paix et Gouvernance et coordonnateur national de la campagne des organisations de la société civile dénommée Cap vers les élections pour le renouvellement et le rajeunissement de la classe politique en RDC. Cet exposé a été précédé par des communications, notamment celle de l’Abbé Antoine, préfet de l’institut Bahati et hôte de la conférence, celle de Me Zozo Sakali, président de la société civile de la ville de Bukavu, celle de Me Lebon Ciza, de Jean-Marie Mucheso et de l’Ir Gabriel Kamulete, tous acteurs de la société civile qui ont appelé les jeunes à voter utile pour promouvoir la paix et la bonne gouvernance et ainsi libérer le pays notamment de la misère inouïe et du chômage.
« Il s’agit d’une conférence de sensibilisation à l’intention des jeunes nouveaux majeurs qui non seulement vont voter pour la première fois le 23 décembre 2018 mais aussi exposés à diverses manipulations des opportunistes et autres politiciens de tous bords ; raison pour laquelle nous estimons nécessaires d’expliquer à ces jeunes la valeur et l’importance de l’acte civique qu’ils vont poser, aussi le profil d’un bon candidat. », a souligné l’Abbé Antoine.
Bienvenu Karhakubwa, le conférencier du jour, a insisté sur le vote comme un droit, un privilège et à la fois une responsabilité, avant de s’appesantir sur le profil du candidat pour l’émergence d’un Congo nouveau dont ses citoyens seront fiers.
« Nous soulignons que tout électeur sérieux devra garder à l’esprit que la RDC souffre d’une crise d’hommes aux valeurs éthiques et donc a besoin : (1) des dirigeants ayant une vision, une vocation et une foi (qui croient qu’ils peuvent) ; (2) des dirigeants intègres et compétents (l’intégrité passe avant la compétence et l’expérience est un atout mais pas une condition en ce temps) et donc capable de bien accomplir les charges auxquelles ils aspirent ; (3) des dirigeants à la moralité saine, réglés dans leur conduite (qui notamment ne s’adonnent pas à l’alcool, et non livrés à l’immoralité sexuelle) ; (4) des dirigeants qui aiment le pays et leurs concitoyens, et qui restent ouverts au monde, et donc capables d’ouvrir le pays à différents horizons et non qui se cachent derrière un « patrimoine chauvin» ; (5)des dirigeants ayant l’humilité et la compassion (qui sont sensibles aux besoins du peuple qu’ils dirigent) ; (6) des dirigeants honnêtes, cohérents et constants. », a noté le chercheur Karhakubwa.
Il a appelé les jeunes à comprendre que le vote est un pouvoir dont ils disposent pour promouvoir des hommes et des femmes qu’ils croient être mieux pour le servir. Il les a exhortés à éviter de voter pour des personnes qui incarnes des antivaleurs.
« Faites attention chers jeunes de :
-Ne voter pour un candidat parce que simplement il appartient à sa famille, à son clan, à sa tribu ou même à sa province. C’est un vote tribal.
-Ne pas porter son choix sur un candidat parce que, tout simplement, il lui a donné de l’argent, du poisson, du pagne ou polo, de la bière, … C’est un vote par intérêt éphémère pouvant hypothéquer tout son avenir. Là, il a voté l’argent, le poisson, la bière pour le diriger ; et donc il souffrira des conséquences de son choix.
- Ne choisir quelqu’un parce que quelqu’un d’autre le lui a recommandé simplement (lui disant : ‘vote pour x’, sans savoir pourquoi). C’est un vote dicté aux conséquences énormes.
- Ne pas voter pour quelqu’un qu’il ne connait pas. C’est un vote par ignorance !
- Se garder de voter, au nom de la parité, pour des femmes irresponsables menant une vie de dépravation. Mais plutôt pour des femmes respectueuses et modèles en conduite.
- Se garder de voter en faveur d’un candidat qui vit seul au pays, alors que toute sa famille (femme et enfants) a fui le pays à la recherche d’une « bonne vie» ailleurs. Ce sont comme des mercenaires.
- Ne pas choisir une personne qu’il reconnait immorale, c’est-à-dire qui vit dans la perversion sexuelle. Il ne se gardera jamais d’harceler ses collaborateurs au risque de transformer les bureaux en des maisons de tolérance
- Ne pas voter pour un candidat qui se fait porter sur ‘tipoy’; c’est un sens de mépris contre ses propres frères, un comportement de dominateur et d’esclavagiste, un comportement humiliant, avilissant, extravaguant et donc inacceptable à ce siècle.
- Ne pas voter pour un candidat qui se confie au fétichisme et autres pratiques occultes semblables. De telles personnes ne seront jamais redevables devant le peuple qui les a élus, mais plutôt redevables aux féticheurs; le dirigeant n’étant redevable qu’à celui qui lui a donné le pouvoir.
- Ne pas choisir un candidat totalement et publiquement abandonné à l’alcool et qui passe l’essentiel de temps dans des bistrots. C’est un jouisseur qui ne trouvera guère du temps nécessaire pour réfléchir pour l’intérêt public.
- Ne pas porter son choix sur un candidat reconnu impliqué dans le pillage des ressources ou la spoliation du patrimoine public ou commun.
- Ne pas voter pour quelqu’un qu’il reconnait meurtrier ou assassin, non repenti. » a exhorté Karhakubwa à ses interlocuteurs en insistant que les gens appelés à diriger les autres doivent être les meilleurs d’eux en valeurs dans toute société qui se veut normale.
A la question de savoir comment se comporter pendant la campagne électorale, Karhakubwa a saisi de cette occasion pour demander aux jeunes d’éviter d’être manipulés dans la violence pendant les temps de campagne électorale, et aux candidats de faire preuve d’une maturité et se tenir à ne pas se nuire mutuellement. « Pendant la campagne, tout candidat sérieux devra tenir à faire à l’autre ce qu’il voudrait lui-même qu’on lui fasse. Et donc tout candidat qui va recourir à des discours d’appel à la violence ou à la haine pour chercher à se faire élire n’est pas digne d’être élu. Tenez compte de cela chers jeunes, lorsque vous opérerez votre choix. », va-t-il conclu.
A cette occasion, le président de la société civile ville de Bukavu a saisi cette opportunité pour interpeller les jeunes nouveaux majeurs de « prendre conscience que le vote qu’ils vont opérer va déterminer leur avenir ».
Rédaction























































