A son arrivée à Goma chef-lieu du Nord-Kivu, dans le cadre d’Agenda Femmes, Paix et Sécurité en en République démocratique du Congo,l’envoyée Spéciale de l’Union Africaine Bineta Diop à été scandalisée par la situation des victimes des crimes de masse, enfants nés des viols et victimes des violences sexuelles liées aux conflits.
Elle a dit aucours d’un entretien avec Kivuavenir.com ce samedi 02 septembre 2023 au Cap Kivu Hôtel où elle s’est entretenue avec leurs représentantes venues des sites des massacres répertoriés au Nord et Sud Kivu. Cette rencontre a été facilitée par Women Iinternational Peace Center (WIPC) qui appui les organisations SOSIJM et DFJ, ayant mobilisé ces victimes.
Mme Bineta Diop était à la tête d’une forte délégation d’autres grosses pointures féminines, au nombre desquelles il y avait la représentante du Président comorien et Président en exercice de l’Union Africaine, la chargée des affaires politiques au bureau de Mme Bine Diop, l’ancienne ministre de défense et des affaires étrangères du Kenya, une ancienne parlementaire du Burundi, la présidente du Forum des Femmes Burundaises, et d’autres congolaises dont Mme Faida Mwangilwa qui n’est plus à présenter.
Mme Bineta Diop et sa suite ont pris connaissance des statistiques dramatiques non exhaustives faisant état de 3307 victimes à Kasika dont 1213 femmes violées et 87 enfants issus des viols, 8689 victimes à Kaniola dont 4151 femmes violées et 32 enfants issus des viols, 1012 victimes à Katogota dont 383 femmes violées et 57 enfants issus des viols, ainsi que 945 dépôts pillés et incendiés, 869 étalages libres pillés et 448 dépôts pillés et démolis.
La Coordinatrice ad iterim de l’ong SOSIJM, Mme Rugendabanga Namburo Jeanne de qui émane ces précisions a invité les membres de cette délégation de l’Union Africaine de s’impliquer chacune à son niveau pour appuyer et accompagner le processus de création du Tribunal Pénal International pour la RDC. Sa collègue Coordinatrice de DFJ, Me Claudine T. a pour sa part expliqué les difficultés des victimes à accéder à la justice.
Selon le Responsable des Programmes de WIPC, Mr Bahati Rubango Fiston, cette démarche s’inscrit dans la philosophie de localisation du monitoring des cas d’abus et de violation des droits humains. Au cours de ce grand rendez-vous de plaidoyer et de lobbying, il a souligné que « l’objectif est de permettre à ces femmes et ces enfants issus des viols de dire comment ils souhaitent que leurs voix soient portées plus haut ». il s’est réjoui du fait que les victimes aient été à la hauteur de présenter clairement leurs revendications et leurs cahiers des charges ont été déposés avec succès, assortis de plusieurs recommandations, notamment la mise en œuvre de la justice transitionnelle. Elle prône la réparation des préjudices subis, le pardon des bourreaux et la garantie de non répétition.
Mr Bahati Rubango Fiston a déclaré sa satisfaction d’une requête particulière des victimes, relative au renforcement de leurs capacités entrepreneuriales pour leur autonomisation économique facilitant les réponses rapides aux différents besoins vitaux d’une part. Et d’autre part, leur insistance à la restauration d’une paix durable, et surtout au retour dans leurs terroirs respectifs pour le cas des déplacés internes venus des territoires de Rutshuru et de Masisi. Il a par ailleurs signifié que cette rencontre s’inscrit dans le cadre du « Programme Just Futur » qui est quinquennal et exécuté dans six pays du monde à savoir la RDC, le Burundi, le Sud Soudan, le Mali, le Niger et l’Afganistan ayant en commun le développement des conflits armés.
Mr Bahati Rubango Fiston a enfin annoncé que ces victimes vont bénéficier d’un accompagnement spécifique dans les actions de plaidoyers et de lobbying auprès des plusieurs grands décideurs tant du niveau national qu’international. C’est en leur facilitant de prendre part active à certains grands rendez-vous internationaux dans les mois qui viennent pour alerter davantage la communauté internationale.
L’Envoyée Spéciale de l’Union Africaine pour les Femmes, Paix et Sécurité rentre avec une malette bien remplie des revendications à faire parvenir au Président de la Commission de l’Union Africaine. Mme Bineta Diop n’a pas manqué de remercié Mme Julienne Lusenge, Présidente du Conseil d’Administration de SOFEPADI et Coordinatrice du FFC pour sa bravoure à décrocher cette visite auprès de Mr Moussa Faki Mahamat.
Plusieurs défenseurs des droits humains intérrogés à ce sujet ont loué l’initiative de WIPC, qu’ils appellent également à renforcer les capacités institutionnelles des structures impliquées dans l’accompagnement des victimes.
Ces dernières ont également eu l’occasion, autour d’un verre de fraternité et d’un repas de convivialité, de se familiariser davantage et de s’engager à réseauter pour amplifier leurs revendications.
Plusieurs efforts restent à fournir pour gagner le pari de la restauration et du maintien de la paix durable dans la partie Est de la RDC en proie à des guerres injustes et un climat d’insécurité, qui n’ont fait que durer.