Cher Vital,
J’ai le devoir d’ami et d’aîné de partager ta peine et d’exprimer ma compassion avec la plus profonde sincérité pour la dure épreuve que tu endures présentement, mais aussi d’apporter ma contribution en vue de tirer toutes les conséquences qui en découlent.
Les juges viennent de te condamner en première instance pour des faits qui ne sont qu’une des facettes de seconde zone de la vaste arène cosmique en toiles d’araignée.
En effet, la sélective justice des hommes, encore et toujours assumée, qui vient de rendre son verdict samedi 20 juin 2020, au nom d’un Etat de droit qui ne peut en être un dans un pays sous occupation, a étalé certes des imperfections inhérentes à la nature humaine, mais elle a rendu une bonne, briève et sincère justice en ce qui te concerne.
De ce fait, il convient de retenir qu’à travers l’historique procès sur la gestion des fonds alloués au programme d’urgence de 100 jours, la colère, la fureur et la justice de Dieu ont fini par s’abattre sur toi, non pas pour détournements, corruption et blanchiment d’argent, qui ne sont que des épiphénomènes de tout un système régnant, mais pour avoir gravement trahi le Congo, les Congolais et la mémoire des millions de victimes de l’agression.
Comme rappelé à travers les extraits de mon livre « Le Prix Nobel du génocide Cas de la Rd-Congo » (novembre 2017) ci-joints, je t’ai toujours dit que tu ne pouvais pas y échapper, pour avoir plutôt causé beaucoup de mal aux pauvres Congolais en « collaborant » de manière spectaculaire et excessive avec leurs bourreaux génocidaires.
Tu es parmi les tout premiers à avoir enfoncé Mzee Kabila et le Congo dans le trou de l’Accord de Lusaka. Tu as conduit la campagne des mensonges sur l’identité et le cursus de « Joseph Kabila », le cheval de Troie tutsi rwandais chez nous, au point de publier le livre « Pourquoi j’ai choisi Joseph Kabila » dans ce sens. Sous plusieurs casquettes, changeant de couleur, au pouvoir comme au sein de l’opposition, tu as créé et managé la « médiocrité majoritaire » qui est au pouvoir depuis plus de vingt ans. Par la corruption, tu as attiré, engagé et fidélisé les collabos de tous bords, tels des chiens de Pavlov conditionnés, en faveur des négociations et autres dialogues visant à installer un semblant de démocratie au pays, prendre des lois taillées sur mesure, protéger les criminels, cannibaliser les élections en 2005-6, 2011 et 2018, et ainsi pérenniser l’occupation et le pillage du Congo. Et pour couronner le tout, tu as inventé la coalition de ta propre mort, le FCC-CACH, qui est en train d’exploser dans tes poches et dans ton cœur ; tu as invité et fait applaudir Paul Kagame, le bourreau génocidaire des Congolais, sur le sol de nos aïeux, en plein Stade des Martyrs de Kinshasa, avant d’aller offrir nos vaches à l’autre criminel de pire espèce James Kabarebe à Kigali !
Devant un tel tableau si sombre, je n’ai cessé de te prévenir en martelant que le prix de la trahison, que tu finiras par payer un jour, d’une manière ou d’une autre, sera ton propre sang comme Judas.
Nous y sommes, cher Vital. C’est la fin tragique d’un cycle. Il ne peut en être autrement.
Maintenant que tes propres maîtres anti-Congo, visibles et invisibles, viennent de te sacrifier de manière si machiavélique, avec la complicité d’autres serviteurs volontaires, tes précieux partenaires, aussi impuissants que toi-même, te livrant ainsi à l’opprobre infini et à la vindicte populaire, tu devras te fixer un nouveau cap pour le changement, l’unique qui te reste.
Remets-toi courageusement debout, jette humblement un regard en arrière et engage-toi résolument dans une nouvelle route, celle de la repentance, de la droiture et de la loyauté.
Oublie tes illusions du pouvoir, de la puissance, qui ont engendré en toi l’indifférence, l’arrogance, la démesure, et qui ont porté ton déclin.
Je sais combien difficile est cette nouvelle orientation à ton avenir, mais tu n’as pas de choix. Tu dois effacer ce style de tableau pour toujours, cher Vital. Car persévérer dans la traîtrise te mènera à ta perte définitive.
Par une déclaration de rupture solennelle, mets un terme toutes affaires cessantes à ton jeu de manipulation de quelques jeunes de Bukavu et de Walungu -qu’une certaine opinion confond avec les jeunes de l’ensemble de la province du Sud-Kivu, du Grand Kivu et de l’Est du pays-, pourtant aussi fort meurtris et fort abusés, lequel jeu ouvrirait justement un passage forcé vers l’émiettement du pays.
Si tu ne le fais pas, tu auras clairement prouvé que tu persévères dans la traitrise et l’intelligence avec l’ennemi en faveur de l’annexion du Sud-Kivu au Rwanda. Et dans ce cas, rassure-toi, ces jeunes congolais de Bukavu et de Walungu, confrontés aux mêmes réalités sociopolitiques et sécuritaires infernales, se joindront aux autres jeunes du pays pour tirer toutes les conséquences de ta disqualification définitive, tandis que la prochaine frappe du Cosmos te conduira au suicide comme Judas.
Allusion faite au suicide mystérieux du généralissime Delphin Kahimbi, n’oublie surtout pas qu’en cette fin d’un cycle, qui annonce à première vue une nouvelle ère du genre glasnost et perestroïka, tu es devenu un témoin très gênant qui dérange. Sois-en conscient.
En tous les cas, je tiens à te réaffirmer que la Rd-Congo restera toujours une et indivisible, tandis que les provinces du Sud-Kivu et du Nord-Kivu ne seront jamais annexées au petit Rwanda.
Prends ton courage, remets-toi debout sur tes pieds, enterre ton ego surdimensionné et marche, cher ami et jeune frère Vital. « Mwanaume aliake, anaangukaka juu ya kushimama, kupanguza udongo ku kaputula na kuendelea tena mbele na nguvu » (Mzee Kalegamire). La vie est ainsi faite.
Beaucoup de courage et prends soin de toi.
Tien,
Prosper Ndume Pelé Nzongu