Quelques heures après la sortie officielle du dernier cas de maladie à coronavirus du centre d’isolement de Bwindi dans la ville de Bukavu, mardi 28 avril, la situation a compliqué entre la population et les éléments de la police. Des intimidations, des coups suivis des interpellations se sont invités dans la plupart des points de localisation des policiers dans la ville. Plus d’une centaine de personnes ont été interpelées et soumises au payement d’une amende allant de 10 mille à 50.000 francs congolais.
En effet, le gouverneur de la province insiste sur le maintien des mesures préventives contre la contamination de la pandémie telles qu’édictées à tous les niveaux. « Quiconque circuler sans masque ou cache-nez devrait payer 5000Fc » a annoncé le gouverneur. Le non-port de masque ou cache-nez aura été donc la pierre d’achoppement entre les éléments de l’ordre et les citoyens sortis de la maison sans ce dispositif de prévention.
Le marché de Nyawera a suffi pour dénicher des vendeurs ou clients sans ce dispositif. Les victimes se sont vues acheminées dans un container où elles sont coffrées avant d’être soumises au payement de 10.000Fc et plus, pour obtenir leur relâchement. Cette pratique ignoble qui s’observe depuis le début du confinement s’est aggravée davantage depuis hier dans la soirée.
Du côté de la Nouvelle dynamique de la société civile (NDSCI), au moins une centaine de personnes interpelées au seul sous-ciat de la police à Nyawera.
« La NDSCI vient de compter, rien que pour l’après midi de ce 28 avril, plus d’une centaine de cas d’interpellation par les éléments de la PNC, notamment à Nyawera, des citoyens ne portant pas les masques suivi d’un rançonnement indu et injustifié allant de 10.000 à 50.000FC », souligne cette structure citoyenne dans un communiqué relatif à la sortie du dernier malade de covid-19 à Bukavu.
La période de confinement est en train de servir d’occasion à la police pour s’enrichir alors que certains citoyens sont incapables de se procurer le cache-nez.
« …la NDSCI continue à fustiger avec force et exaspération tous les dérapages et autres tracasseries dont sont victimes les paisibles citoyens de la part de certains éléments de services de sécurité qui ont trouvé dans cette pandémie une occasion cynique de s’enrichir. Le port des masques demeure une des mesures efficaces pour se protéger contre covid-19, mais il ne doit pas constituer une raison de plus d’angoisser les citoyens, pauvres, au départ, et qui ne sont pas tous, en mesure de s’en procurer », regrette la NDSCI.
Le gouvernement aura choisi des mesures qui assomment ses propres administrés. Au Sud-Kivu, les décisions impopulaires du gouverneur avilissent ses citoyens déjà incapables de tenir au confinement. Ces amendes payées aux éléments de la police ne sont qu’une sorte de corruption et humiliation à ciel ouvert orchestrée, malheureusement, par nos dirigeants. D’aucuns ne cessent de décourager l’autorité dans cette démarche et l’appellent à réfléchir sur la situation réelle de la population.
Jean-Marie M