Les images qui inondent les réseaux sociaux sont saisissantes : des gens courant pour leur vie, des éclats de panique capturés en direct, le sol jonché de traces de chaos. “On a entendu un bang énorme, puis c’était la folie,” confie un résident des environs, encore sous le choc. Si les responsables de cette détonation restent inconnus, des murmures évoquent une possible vengeance contre l’influence croissante du M23, souvent lié au Rwanda par ses détracteurs.
L’ambiance était déjà lourde avant le drame. Beaucoup, dans cette ville sous tension, voyaient ce rassemblement comme une provocation, une tentative d’imposer une autorité contestée. L’explosion a cristallisé cette fracture, transformant un pari politique en fiasco retentissant. Les vidéos brutes, relayées sans relâche, exposent une réalité crue : Bukavu est au bord du gouffre.
Le silence des autorités locales ne fait qu’amplifier l’incertitude. Pour Nangaa, ce revers pourrait ternir son image de leader fédérateur, alors que la région tremble sous le poids d’un conflit prêt à s’embraser. Ce qui devait être un triomphe s’est mué en symbole d’une paix toujours plus hors de portée dans l’est congolais.