Les mesures préventives contre le coronavirus doivent être respectées partout et par tous. C’est le credo du gouverneur de la province du Sud-Kivu visant à limiter la propagation de la pandémie du Covid-19. Dans une communication à la presse, le gouverneur Théo Ngwabidje a annoncé la suspension de la vente des produits non-alimentaires sur le marché de Bukavu d’ici la semaine prochaine.
« …Les marchés doivent aussi respecter les instructions en la matière. Aujourd’hui, la priorité c’est la vente des denrées alimentaires. Tout le reste, c’est interdit. Mais, vous voyez dans nos marchés qu’ils s’en foutent. Eux aussi seront interpellés cette semaine et les récalcitrants subiront la rigueur de la loi », a annoncé le gouverneur.
Cette décision de l’autorité provinciale ne rencontre pas l’assentiment des vendeurs qui vivent de la vente de petits articles au quotidien. Dans une interview avec Kivuavenir.com, le Président du comité syndical du marché de Nyawera, Fabien Binja, renseigne qu’à la place de la suspension, les comités des vendeurs dans les marchés urbains proposent la rotation des vendeurs selon les rayons ; ce qui éviterait une crise totale dans la plupart des ménages déjà incapables de se prendre en charge suite au confinement.
« A notre niveau, nous sommes en train d’encourager les mesures des autorités visant à prévenir la population contre le coronavirus. Mais, quant à cette décision d’interdire à certains vendeurs d’accéder au marché, ça va causer un problème majeur étant donné que presque 90% de nos familles vivent au taux du jour. Nous, au niveau urbain, avons proposé qu’on passe à la rotation pour permettre à tout le monde de chercher la vie pour leurs familles et nous continuons à sensibiliser les marchands quant à ce », indique Fabien Binja.
Depuis le confinement, le prix des denrées alimentaires est instable sur le marché. Pourtant, « les grossistes n’ont pas haussé le prix. Les routes, frontières, lacs et aéroports ne sont pas fermés pour les produits alimentaires » a affirmé le gouverneur condamnant cette façon de s’enrichir des vendeurs au dos de la population incapable de faire face au confinément. Les vendeurs, pour leur part, cela s’expliquerait par la carence des produits alimentaires fournis en grande partie par les femmes qui, jadis, s’approvisionnaient quotidiennement au Rwanda et venir vendre dans les marchés de la ville. Fabien Binja demande au gouvernement provincial du Sud-Kivu d’intervenir rapidement afin de trouver une solution adéquate à ce problème alimentaire en cette période de covid-19.
Pour rappel, le coronavirus a été déclaré en République démocratique du Congo le 10 mars dernier et dans la ville de Bukavu le 30 mars. Aujourd’hui, la province du Sud-Kivu compte 3 cas.
Jean-Marie M