Le Président Félix Tshisekedi est arrivé au pouvoir dans des conditions les plus rocambolesques que possibles. Et pour cause? Bien que les élections présidentielles aient lieu le 30 décembre 2018, l’annonce des résultats n’interviendra que le 19 janvier 2019, soit presqu’après deux semaines d’attente et d’INTENSES NEGOCIATIONS avec le camp du président sortant Kabila, pourtant non candidat aux élections.
Ceci est du nouveau car dans des circonstances normales, les résultats des élections sont proclamés immédiatement après que les dernières urnes sont fermées. Disons, en passant que la RDC est le seul pays au monde où un président d’une commission électorale se retrouve de nuit au lendemain millionnaire (Pasteur Daniel Ngoy Mulunda 2006, l’Abbé Appolinaire Malu Malu, 2011, Mr. Corneille Nangaa Yobeluo, 2018) rien que pour avoir dirigé cette institution qui se veut neutre. L’annonce provisoire par la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) que le candidat Félix Tshisekedi était sorti vainqueur des dites élections (1) ne vint pas éteindre le feu politique qui consommait déjà la société congolaise. Au contraire!
Pour ma part, peu importe les circonstances peu catholique dans les quelles le Président Félix Tshisekedi Tshilombo est arrivé au pouvoir, j’étais parmi les quelques rares Congolais NEUTRES, c’est-à-dire non-membres endurcis de l’UDPS et moins encore ceux embourbés dans une appartenance tribale globale qui voulaient accorder le bénéfice de doute et une chance au nouveau président (élu ou proclamé) de la république.
Mon raisonnement était simple:
En dépit des réalités politiques du moment, je m’étais dit que Félix est un Congolais de souche. Nous connaissons ses parents, sa région d’origine. Beaucoup de ses compatriotes ont suivi son évolution et son développement physique depuis son enfance jusqu’à l’âge adulte. Ses camarades et amis d’enfance vivent encore. Félix Tshisekedi parle nos langues et rien que de l’entendre parler, l’on sent que c’est un “Muana Mboka” qui s’exprime. Tout ceci éteint l’argument d’un “étranger â la tête du pays.
Contrairement à Félix Tshisekedi, l’on sait que Joseph Kabila Kabange est une création de la piètre classe politique congolaise. Kabila avait mis pieds au Congo un certain 16 mai 1997 avec des bottes en caoutchouc.
C’est un intrus à qui la classe politique congolaise a octroyé, sournoisement la nationalité congolaise; taillé la constitution à sa mesure pour lui offrir la haute magistrature du pays pour, enfin, lui permettre de leur distribuer les fonds du trésor qui appartient à tout le monde.
Notre compatriote Arthur Kalombo va plus loin pour affirmer que “Les Congolais ont fabriqué Joseph Kabila Kabange. Ils ont fait de lui un jumeau et lui ont fabriqué une jumelle (Aimé Ngoy Mukena, actuel Ministre de la Défense). Ils sont allés plus loin en lui trouvant même une mère originaire du Maniema. Bref, ils ont déstructuré la famille de Laurent-Désire Kabila pour la substituer à celle des Kabila made in Congo !”
Ainsi, mi-figue, mi-raisin et à cause de ce bénéfice de doute et cette chance et malgré l’état de ma santé qui était vraiment précaire à cette époque, j’avais fait le déplacement à Washington, DC le samedi 6 avril 2919 pour l’écouter. Au vu et au su de tout ce qui se passe dans les milieux politiques congolais actuellement, Je ne sais plus si ce bénéfice de doute et cette chance accordée au Président Tshisekedi en valent encore la peine.
Le plus grand opportuniste?
“Un Muluba ne deviendra jamais Président de la République au Congo!” (Ne me regardez pas comme ça! Je ne suis pas l’auteur de cette affirmation. Si vous ne l’avez jamais entendu, ce que vous n’êtes pas assez informé de votre histoire politique.)
“Un Muluba ne deviendra jamais Président de la République au Congo!” est, en effet, une affirmation gratuite et presque injurieuse qui englobe tout un peuple d’une région bien déterminée: le Kasaï. Personne ne sait son origine. Mais l’affirmation a été amplifiée durant le combat assidu de plus de 30 ans que le seul et vrai opposant, le feu président de l’UDPS, Etienne Tshiekedi wa Mulumba engagea contre Mobutu et son régime. Mobutu parti, l’on pourra comprendre que le chemin était déblayé pour une éventuelle présidence assurée d’Etienne Tshisekedi. Hélas! Non!
Etienne Tshisekedi très populaire, passa l’opportunité de se présenter, lui et son parti, l’UDPS, aux élections de 2006 qui, selon l’argument de l’heure, les élections de 2006 étaient taillées sur la mesure de Kabila; un fait que le président de la CENI de cette époque, le Pasteur Daniel Ngoyi Mulunda affirmera plus tard. L’UDPS et son président seront curieusement présents aux élections de 2011. Personne ne sait ce qui changea au décor politique de 2006 pour que cette fois ci, Tshisekedi accepte la représentation de son parti. L’histoire va encore lui refuser la présidence. A la fin, Etienne Tshisekedi wa Mulumba, le «Sphinx de Limeté», le «Leader charismatique et Maximo» de l’UDPS, va succomber au poids de l’âge et de l’histoire; faits qui seront facilités par les ravages d’une longue et pénible maladie qui l’emportera le 1er février 2017.
Aussitôt le père mort, le fils, Félix, va s’intéresser intensément à la politique. S’accaparent de la présidence du Parti, il en deviendra, au cours d’une ….., son candidat officiel aux élections présidentielles de 2018.
Le reste est l’histoire!
Ce qui nous intéresse ici est la question de savoir si le “Président de la république, Félix Tshisekedi Tshilombo est le plus grand opportuniste de l’histoire politique congolaise.”
Plusieurs événements ont jalonné la campagne présidentielle de 2018. Mais le fait le plus saillant est le retrait, en dernière minute, des signatures de Félix Tshisekedi et de Vital Kamerhe, le 11 novembre 2018 de l’Accord de Lamuka.
La vraie raison derrière ce retrait brusque restera, peut-être, inconnue des Congolais dont beaucoup ont qualifié cet acte de trahison. Ce qui est connu aujourd’hui est le fait que Félix Tshisesekedi est aujourd’hui le président de la république et Vital Kamerhe, son Directeur de Cabinet.
Aujourd’hui il n’est plus un secret à personne. Félix Tshisekedi a sacrifié beaucoup pour devenir Chef de l’Etat. Les similitudes sont frappantes entre Laurent-Désiré Kabila et Félix Tshisekedi. Ce sont deux traîtres qui, à force de vouloir devenir, à tout prix, président de la république ont beaucoup cédé à l’ennemi.
Dans le cas de Laurent-Désiré Kabila, l’homme a lutté, plusieurs années dans les maquis en tant que rebelle et pilleur des ressources congolaises; rebelle et pilleur des ressources qui avait profité de l’état de santé de son ennemi politique, Mobutu, devenu précaire pour signer des accords avec le diable. Ce sont les “Accords de Lemera” (2) qui deviendront l’étincelle du feu qui dévore le deux Kivu et l’instabilité dans cette région du pays.
Félix Thisekedi, par contre, est un fils à Papa qui passait le plus clair de son temps dans les bordels de Bruxelles jusqu’au moment de la mort de son père pour se rappeler de la politique et s’accaparer, subtilement, du flambeau qui, depuis lors, avait transformé l’UDPS en une affaire typiquement familiale.
Voulant devenir, à son tour, président de la république à tout prix, et dans le souci de réaliser le rêve de devenir président de la république dont son père a lutté durant toute sa vie, il a lui aussi, comme Laurent-Désiré Kabila, signé un pacte avec le diable. Dans son cas, le diable est un certain Joseph Kabila Kabange qui était arrivé au bout du rouleau politique dont le CPI devenait de plus en plus une destination garantie pour lui.
Voilà ce qui justifie la volte face contre Lamuka et le retrait brusque des signatures. Les deux traitres (Félix et Kamerhe) avaient entendu un son de cloche et succombés 4 de certaines garanties.
Voici ce qui justifie les INTENSES NEGOCIATIONS, après des élections avec le camp du président sortant Kabila afin de sceller ce qui lui avait été promis.
Ainsi, bien que perdant des élections présidentielles du 30 décembre 2018 mais assez subtil pour avoir saisi l’opportunité lui offert sur un plateau d’argent par le Kabila, Félix Tshisekedi signa, en toute conscience, des accords, même si ces derniers feront de lui un traître ou si les dits accords seront jugés au détriment des intérêts de la nation.
Demeurés secrets pour longtemps, la couverture commence à s’évaporer. Ci-dessous, la page écrite du documentaire narré par la Radio France Internationale (RFI) de ces accords:
- Le sol et le sous-sol mine appartient au guide suprême Joseph Kabila.
- La caisse de l’Etat, Finance, Industrie est un domaine réservé exclusivement à Joseph Kabila.
- Aucun crime commis à l’époque de Kabila et ses adeptes ne doit faire objet d’enquête ou d’un jugement de ministère de la justice ou des droits humains.
- L’insécurité à l’Est et l’infiltration rwandaise dans l’armée et la police ne doivent faire objet d’aucune menace d’éradication du ministère de la défense et de l’intérieur.
- Aucune stratégie de développement du pays ne doit être défini et exécuté sous le mandat de Félix Tshisekedi en présence de Ministre de Joseph Kabila, Ministère du Plan.En dehors de ces accords, Joseph Kabila avait autorisé Tshisekedi de s’enrichir comme il veut aussi longtemps qu’il laisse Joseph Kabila tranquille.
Tout laisse à croire aujourd’hui que le Président Félix Tshisekedi Tshilombo, opportuniste de son état, semble tenir sa parole. Son premier acte, en tant que Président de la république, était de remercier Joseph Kabila tout en pardonnant globalement tous les actes criminels commis durant le règne de son prédécesseur.
En conséquence, Joseph Kabila est devenu comme un poisson dans l’eau. Avec une arrogance à peine cachée, il continue à bénéficier des avantages réservés à un chef de l’Etat: protocole, sécurité et même la capacité de pouvoir donner des ordres aux membres du gouvernement sous Félix Tshisekedi.
Le pays s’est transformé en un monstre à deux têtes. Joseph Kabila, tout comme le Président Tshisekedi attire des foules à chaque fois qu’ils sillonnent les rues de Kinshasa.
En plus, non seulement le président nommé a vivement consolidé les relations amicales avec Paul Kagame, le bourreau qui massacre son peuple, il vient de trancher, sans une connaissance approfondie de l’histoire que les Banyamulenge sont des Congolais comme nous tous; sans se rendre compte que ces derniers, en plus d’exiger la nationalité congolaise, réclame une portion de terre qui selon eux est garantie depuis l’histoire.
Personne ne sait comment Félix Tshisekedi va finir non pas, en tant que président de la république mais en tant que cosignataire des accords qui vont en l’encontre des intérêts supérieur de la nation. En tout cas, il a démenti et fait taire tous ceux qui disent qu’un Muluba ne peut devenir Président de la République. Lui est aujourd’hui le président peu importe les événements, heureux ou malheureux, qui lui ont porté au front baptismaux
Vu ce qui précède, nous posons encore la question: Est-ce Président de la République le plus grand opportuniste de l’histoire congolaise?
Que l’histoire et les actes, passés, présents et futurs commis par notre président nous servent de réponse.
SALOMON VALAKA
L’INQUISITEUR
“LE DEVOIR D’INFORMER. LA LIBERTÉ D’ÉCRIRE”
©TOUS DROITS RÉSERVÉS
(1) Au matin du 10 janvier 2019, la RDC se réveille avec la nouvelle d’un président proclamé, élu par les résultats provisoires de la CENI; résultats qui seront, plus tard, confirmés par la Cour Constitutionnelle. Curieusement, une année plus tard, les résultats définitifs des élections présidentielles ne sont toujours pas rendus publics par la CENI de Corneille Nangaa.
Aussi, le doute persiste sur la crédibilité des résultats confirmés par la Cour Constitutionnelle proclamés, stratégiquement dans la nuit du 9 au 10 janvier 2019 persiste.
(2) Voir le document à la fin de l’article
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ACCORDS DE LEMERA
Accords de Lemera signés le 23 Octobre 1996 par les camarades fondateurs de l’AFDL (NDLR : il s’agit de Laurent Kabila du PRP, Parti de la Révolution populaire” “, André Ngandu Kisase du MNC/L-CNRD “Mouvement national congolais/Lumumba – Conseil national de résistance pour la démocratie”, de Anselme Masasu du MRLZ “Mouvement révolutionnaire pour la libération du Zaire”, de Deogratias Bugera de l’ADP “Alliance Démocratique des peuples”, et de Bizima Karaha qui les a approuvés).
Art.1. Il est créé, en ce jour du 23 octobre 1996 à l’Hôtel Lemera, une Alliance des Forces Démocratiques pour la Libération du Congo qui sera soutenue militairement par les forces combattantes de l’AFDLA.
Art.2. Le sol et le sous-sol congolais appartiennent à l’Alliance.
Art.3. L’Alliance devra demeurer une institution de l’Etat canalisatrice de l’idéologie de libération.
Art.4. Prêchant le panafricanisme, l’Alliance s’engage à céder 300 kilomètres aux frontières congolaises, à l íntérieur du pays, pour sécuriser ses voisins ougandais, rwandais et burundais contre l’insurrection rebelle.
Art.5. Dès que l’Alliance aura gagné la victoire, une rétribution spéciale sera allouée aux Alliés. Sa détermination est de la compétence de l’instance supérieure de l’Alliance.
Art.6. Tous les politiciens des années soixante en RDC et ceux ayant collaboré avec le régime de Mobutu seront mis en retraite politique.
Art.7. La nationalité congolaise sera accordée collectivement aux camarades Banyamulenge et aux autres populations d’origine rwandaise établies au pays avant la date de l’indépendance de notre pays (le 30 Juin 1960).
Art.8. L’Anglais et le Swahili devront concurrencer le français dans l’espace linguistique de notre pays.
A la lumière de ces 8 articles, l’on peut déjà lier la situation vécue sur le terrain avec certains faits. Une fois à la la tête du pays, le président Kabila a-t-il réalisé que la Rdc appartient aux Congolais et non à l’Alliance? En tout cas, il n’a pas hésité à dénoncer ces accords en taxant cette fameuse alliance qui s’était si insidieusement attribuée la propriété du pays de ‘” conglomérat d’aventurier”…”. L’actuelle guerre ne s’explique-t-elle pas par le fait de cette dénonciation (avec le renvoi des Rwandais) et par le fait aussi que certains membres du conglomérat d’aventuriers sont revenus à leur état naturel, celui des aventuriers? Toujours est-il que, comme nous l’avons annoncé ci-haut, l’ouvrage de McElroy en ne reprenant que 8 articles desdits accords avait plus en vue l’idée d’illustrer l’irresponsabilité dans la prise des décisions par des mouvements de libération en Afrique. Le livre est publié aux éditions Penguin à Londres, l’an 1999.
Umoja, Blaise Sary