L’ancien Président de l’Assemblée nationale de la République démocratique du Congo, Vital Kamerhe, a éclairé la lanterne sur le message Président Félix Tshisekedi au sujet d’une crise qui pourrait l’amener à dissoudre Chambre basse du Parlement. Pour Kamerhe, seul le Président de la république sait quand il y a crise et personne ne peut l’empêcher de dissoudre le Parlement au cas où.
En effet, Félix Tshisekedi avait souligné que certains ministres subissent de pressions de la part de son allié politique le FCC. Et qu’au cas où il y aurait d’opposition contre ses décisions, le chef de l’Etat pourrait dissoudre l’assemblée.
« …Jusqu’à présent, je n’ai vu aucun ministre s’opposer à mes décisions. Mais certains ministres me disent qu’ils subissent des pressions. (…) En cas d’obstruction, je serai contraint, en fin de compte, de prendre la décision de dissoudre l’Assemblée nationale », avait dit le Président Félix répondant aux questions de la Diaspora, dimanche dernier à Londres.
Cette déclaration a été à la base des réactions dans la classe politique congolaise, laissant entendre pour certain la volonté du Président de dissoudre l’AN.
Citant l’article 48 de la constitution, l’actuelle Présidente de l’Assemblée nationale, Jeanine Mabunda a demandé à Félix d’éviter les « malentendus » et les risques de « haute trahison ».
« Toute personne qui méconnaît notre loi fondamentale peut être exposée au cas de haute trahison pour violation intentionnelle de la Constitution. […] Je ne cite que des articles. Je ne prends pas position », avait réagi Jeanine Mabunda au cours d’un échange des vœux avec la presse.
Cette façon de réagir de la président de la Chambre basse du Parlement n’est pas digne au regard des responsabilités qui lui sont dévolues, selon Vital Kamerhe.
« Le Président de la République n’a jamais dit qu’il allait dissoudre l’assemblée nationale. Mais personne ne peut le lui refuser. Qui mesure le degré de la crise, c’est le Président. En tant qu’ancien président de l’Assemblée nationale, je sais très bien que le message du Président de la République, que ce soit privé ou officiel, n’appelle à aucun débat à l’Assemblée nationale ni commentaire. Et donc, le Président de l’assemblée nationale est la personne la mieux indiquée pour faire respecter ceci », tacle Vital Kamerhe au cours d’une interview avec la RFI ce matin.
Devenu, désormais, Directeur du cabinet du Président de la République, Kamerhe rassure qu’il n’avait jamais laissé un député citer le nom du Président estimant que ce n’était pas responsable.
Plusieurs congolais s’interrogent sur le comportement de certains cadres et hommes politiques de l’ancien régime qui, jusqu’aujourd’hui, n’ont pas compris que les choses ont changé depuis l’alternance au sommet de l’Etat. Des déclarations outrageuses à l’encontre des personnalités publiques restent sous leurs lèvres.
A quand changeront-ils et contribuer pour un Etat de droit ? Qui vivra verra ! dit-on.
Patrick Kambale