Une dizaine d’organisations de défense des droits humains de la province du Nord-Kivu alertent sur la persistance de l’insécurité dans la ville de Goma et ses environs. Dans un rapport publié ce jeudi 25 avril, ces activistes des droits humains présentent un bilan de 65 cas de tuerie, 28 cas de kidnapping suivi des rançons, 5 cas de Justice populaire, plus de 36 cas des coups et blessures par balles et des cas de viols enregistrés dans cette partie de l’Est de la République démocratique du Congo au cours du premier Trimestre 2019.
Ci-dessous le rapport :
Depuis le début de l’année 2019, la situation sécuritaire reste préoccupante dans la ville de Goma et ses environs. Les incidents de protection et les cas des différentes violations de droits humains ne cessent d’être signalés et dont les victimes cibles restent la population civile.
Les entités les plus touchés par cette insécurité persistante reste la commune de Karisimbi, la partie sud- Est et Sud-Ouest du Territoire de Nyiragongo.
Préoccupé par les résultats de nos descentes au cour du premier Trimestre de l’année 2019 dans les quartiers, NDOSHO, KYESHERO, MAJENGO, MUGUNGA, MURARA, KATOYI, KASIKA,MABANGA NORD ET SUD,HIMBI,BUJOVU,NGANGI I et II,TURUNGA ,KANZANA DANS NYIRAGONGO faisant étant des violations graves des droits de l’homme, les défenseurs des droits humains sont très inquiets de la persistance de l’insécurité grandissante en province du Nord Kivu en générale et plus particulièrement dans la ville de Goma et le sud Est et Ouest du Territoire de Nyiragongo.
Cette situation caractérisée par des attaques armées nocturnes contre des civils, les extorsions, assassinats, kidnapping, viols, coups et blessures, pillages des maisons, tortures, arrestations arbitraires dont sont coupables les hommes armés, soit les militaires FARDC ou certains
éléments de la PNC et un groupe des bandits avec arme blanche, enfants de la rue ou encore des inconnus.
Depuis le début de l’année 2019 jusqu’au 31 Mars 2019 les cas de violation graves des droits de l’homme ont été enregistré dans la ville de Goma et la partie Sud Est et Ouest du Territoire de Nyiragongo, il s’agit notamment de :
65 cas de tueries et assassinats ;
28 cas de kidnapping suivi des rançons ;
5 cas de justice populaire ;
Quelques cas de viols ;
Plus de 36 cas de coups et blessures par balles.
Les cas des vols qualifiés, extorsions, tortures, arrestations arbitraires, menaces et autres incidents graves perpétrés en grande partie par les militaires et agents de l’ordre, les bandits avec armes blanches et délinquants.
Nous, défenseurs des droits humains condamnons et dénonçons ces actes portants atteintes aux violations des droits Humains tels que repris dans les instruments juridiques tant nationaux et Internationaux.
Hormis des morts et des blessures par balles des civils et de part et d’autres ; condamnons encore une fois les actes des perquisitions illégales dans des maisons des civils avec comme conséquences les pillages des biens de valeurs dont sont laissés présumés coupables les hommes armés identifiés comme certains des éléments des FARDC en grande partie patrouilleurs (PM et certains éléments de la PNC).
Au vu de ce qui précède, dans l’objectif de garder l’image de marque d’une armée républicaine, professionnelle, responsable et discipliné,
Considérant que les FARDC et PNC sont parmi les remparts vêtus du pouvoir et des capacités de la protection des civils et leurs biens,
Considérant la gravité des actes de violations graves des droits de l’homme dont se sont laissés des présumés coupables certains éléments indisciplinés au sein des FARDC et PNC,
Mue par le seul respect des droits de l’homme qui, est convaincus que sont nécessaires au plein épanouissement de la personnalité humaine et la société de par le monde,
Demandons :
Au maire de la ville et Administrateur du Territoire de Nyiragongo:
Mobiliser les cadres des bases pour un recensement générale informatiser et crédible de la population, ainsi que le contrôle des mouvements entrées et sorties aux portes d’entrées de la ville,
Disponibiliser les moyens de communications (téléphones plus numéro vert) aux cadres des bases pour faire des alertes en cas de nécessité,
Rendre apolitique les cadres des bases spécialement les chefs de quartiers et leurs adjoints nommés en fonction de quota de parti politique au pouvoir,
Rappeler à son hiérarchie de procéder urgemment à l’installation des autorités coutumières légalement reconnus dans le Territoire de Nyiragongo.
Aux responsables de commandement des unités des FARDC et PNC :
L’ouverture des enquêtes urgentes en vue d’élucider les circonstances des cas des tueries, kidnapping, viol et autre incidents graves en fin que les responsables de ces actes ignobles répondent devant la justice.
Actualiser les effectifs des militaires et policiers basés dans la ville et ses environs ainsi que leur déploiement rationnel,
Réduire sensiblement les effectifs de la police de circulation routière pour renforcer les effectifs des SCIAT, S/CIAT et postes,
Délocaliser le camp militaire de Katindo, et celui de la police de Munzenze vers la proximité de la ville et mettre fin au phénomène d’officiers sans fonction résident dans les quartiers,
Améliorer les conditions de vie des militaires et policiers,
Affecter des moyens logistiques adéquats à la PNC,et PM
Aux responsables du Raison de communication Airtel
De suspendre la vente illégale des Sim identifié au nom des tiers,
Disponibiliser les informations nécessaires aux services de sécurité et à la justice en cas de besoin,
Mettre en place les mesures efficaces afin de détecter les appels suspects.
Recommandons :
Aux commandements de la 34 eme région militaire et celui de la zone opérationnelle SOKOLA et l’Inspecteur Provincial de la PNC:
Continuer à renforcer la sécurité des citoyens et leurs biens pour démanteler définitivement tout groupe armé locaux ou étrangers qui constituent une menace à la population,
Aux autorités judicaires militaires :
Mener des enquêtes sérieuses urgentes et impartiales en fin de dénicher les présumés militaires responsables des violations graves de droits de l’homme,
Organiser des audiences foraines des présumés auteurs aux lieux des crimes.
A la Population locale :
Ne cesser jamais de dénoncer les actes des violences et violations des droits de l’homme dont elle est victime,et de ne rester naïve lorsqu’elle revendique leurs droits.
En fin, les défenseurs demandent aux FARDC et PNC de mettre hors d’état de nuire ces inciviques qui attaquent et endeuillent la ville de Goma et ses environs, et expriment ses condoléances les plus attristés aux familles des victimes ayant perdu les leurs et qui ont payé de somme exorbitante pour la libération des membres de familles kidnappé et exigent une justice équitable aux victimes.
Fait Goma le 23/04/2019
Pour les Organisations:
– Réseau d’Actions Citoyennes pour la Démocratie (RACID)
– Réponse aux catastrophes et initiatives de Développement (RCID)
– Comité pour la Prévention et la lutte contre les violences basées sur le genre (CPLVG)
– Action Régionale pour la Paix (ARP)
– Centre International pour la Formation en droits Humains et Développement (CIFDH)
– CDH/ GL (Commission pour le Développement de l’Humanité dans les Grands Lacs)
– AJVDC
– DAFEVA (Défense et Assistance aux Femmes et Enfants Vulnérables en Afrique
– CNRJ