Selon l’avocat de M. Minaku, l’audition s’est concentrée sur une communication antérieure avec Corneille Nangaa, le coordonnateur de l’AFC/M23. Cette conversation, qui a eu lieu il y a quelques mois, a éveillé l’intérêt des autorités militaires. Toutefois, M. Minaku a été relâché vers minuit le même jour, son avocat soulignant l’absence de charges concrètes : « Il n’y a rien au dossier », a-t-il affirmé.
Cette audition s’inscrit dans une série de mesures judiciaires qui ciblent les figures du PPRD, notamment Ramazani Shadary, secrétaire permanent, et Ferdinand Kambere, secrétaire adjoint, qui ont également été entendus le 10 mars dernier pour des soupçons de complicité avec le même groupe armé.
Enjeux politiques et sécuritaires
Depuis l’année dernière, le gouvernement congolais accuse régulièrement le PPRD et son coordonnateur, l’ancien président Joseph Kabila, de collusion avec les rebelles. Les allégations font état de connexions établies pour déstabiliser le pouvoir en place dirigé par Félix Tshisekedi.
Ces auditions apparaissent dans un contexte où l’AFC/M23, que l’ONU accuse d’être soutenu par le Rwanda, intensifie ses opérations militaires dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu. Le groupe rebelle contrôle des zones stratégiques telles que Goma et Bukavu, exacerbant la crise sécuritaire dans la région.
Malgré les récentes sanctions européennes visant les dirigeants de cette rébellion et le retrait partiel des troupes de l’AFC/M23 de la région de Walikale, les tensions restent vives. Par ailleurs, les appels à la paix de l’Angola, pays voisin engagé comme médiateur dans le conflit, n’ont pas encore abouti à des résultats concrets. Le président angolais a d’ailleurs récemment annoncé son retrait du rôle de médiateur, signalant la désignation prochaine d’un nouveau facilitateur pour tenter de résoudre l’impasse entre la RDC et le Rwanda.