Le 5e Président de la République démocratique du Congo vient d’être élu après un long combat mené par l’opposition sous la bénédiction du peuple congolais. Une élection sanguinaire, puisqu’issue d’un processus électoral entaché de plusieurs actes qui ont couté la vie à des centaines des congolais, dont les résultats provisoires livrés par la CENI, dans la nuit de mercredi à jeudi 10 janvier, consacrent l’opposant Félix Tshisekedi Président de la RDC. Premier président élu dans l’opposition en République démocratique du Congo, Félix Tshilombo se voit contesté par une frange de l’opposition aile Lamuka s’appuyant sur des résultats de l’observation réalisée par l’église catholique. A tort ou à raison, la coalition Lamuka réclame la victoire de son candidat Martin Fayulu.
Quelques heures après la proclamation de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) a pris acte de la victoire de Félix Tshisekedi. Dans une déclaration, soulignent que les chiffres proclamés ne correspondent pas à ceux livrés par leur mission d’observation électorale.
« Nous prenons acte de la publication des résultats provisoires de l’élection présidentielle qui, pour la première fois dans l’histoire de notre pays, ouvre la voie à l’alternance au sommet de l’Etat. Cependant, de l’analyse des éléments observés par cette mission, nous constatons que les résultats de l’élection présidentielle tels que publiés ne correspondent pas aux données collectés par notre mission d’observation à partir des bureaux de vote et de dépouillement», lit-on dans la déclaration de la CENCO.
Alors que Martin Fayulu contestait déjà la victoire de Félix Tshisekedi, se confiant à la CENCO, ne trouve pas du tout gain de cause. Sans livrer clairement le nom du gagnant selon leur observation, les évêques rejettent toute réclamation aux seuls acteurs politiques mais dans le respect strict de la loi.
Selon l’Abbé Donatien N’Shole, Secrétaire général de l’Episcopat congolais, « la CENCO n’est pas là pour défier la loi. Et la loi est claire : il ne revient pas à une autre institution que la CENI de publier les résultats et les tendances. Ce n’est pas notre rôle de révéler le nom du gagnant de l’élection présidentielle ». La CENCO souligne clairement qu’« En cas d’une éventuelle contestation de ces résultats provisoires par une partie, nous l’exhortons à user des moyens de droit conformément à la Constitution et à la loi électorale ».
Reste à attendre la publication officielle par la Cour Constitutionnelle mais, il se dégage clairement que le rapport de la mission de la CENCO oppose l’opposition contre l’opposition.
Elie Bigaba