Le juge Raphael Yanyi, président de la Cour au procès de Vital Kamerhe, est décédé cette nuit à Kinshasa. Selon ses proches, il a eu des vomissements et s’est plaint des maux de ventre avant son acheminement à l’hôpital où les médecins « n’ont fait que constater son décès ».
Stupeur à Kinshasa. La capitale congolaise s’est réveillée sous le choc. Le juge Raphaël Yanyi Ovungu, président de la Cour du célèbre et tendu procès de Vital Kamerhe, a rendu l’âme dans la nuit. Selon les premières informations, il aurait piqué une crise, avant d’être acheminé dans une clinique VIP dans l’ouest de Kinshasa, où il a n’a survécu.
Rapidement, la rumeur et des déclarations contradictoires gagnent les réseaux sociaux. Le Chef de la police de Kinshasa, le général Sylvain Kasongo, annonce, sans pourtant enquêter, qu’il ne s’agit pas d’un assassinant. « Il était sécurisé ». Le général congolais tente en réalité de démentir une rumeur affirmant que le domicile du juge aurait été attaqué. Ce qui est faux.
POLITICO.CD a pu joindre deux proches du juge, dont une membre de sa famille, qui affirme qu’elle était à la maison, à ses côtés, au moment des faits. « C’est vers minuit qu’il [le juge Yanyi] a commencé à se plaindre des douleurs, avant de commencer à vomir. Il a vomi plusieurs fois et disait avoir mal au ventre, avant de piquer une crise », explique une de ses proches qui a requis l’anonymat. « Nous l’avons rapidement acheminé au Centre Hospitalier de Nganda, il était 1h passée. Mais c’était trop tard. Tout est arrivé si vite que les médecins ont simplement constaté son décès à notre arrivée à l’hôpital », ajoute notre source.
Un autre proche du juge Raphael Yanyi Ovungu a affirmé à POLITICO.CD que ce dernier n’était pas du tout malade. « Il était bien portant. Il n’était pas du tout malade. Nous avons passé du temps ensemble ce mardi dans la journée où nous abordions plusieurs dossiers. A aucun moment il m’a semblé souffrir. Son décès est plus qu’étrange. Nous n’allons pas laisser passer cela », affirme un juge qui a requis l’anonymat.
Le public congolais a découvert ce juge, pourtant routier du Tribunal de Grand Instance de Kinshasa/Gombe, qu’à l’ouverture du procès de Vital Kamerhe et deux autres co-accusés le 11 mai dernier depuis la prison centrale de Makala. Calme, et souvent conciliateur, Raphael Yanyi n’a jamais suscité d’antagonisme à l’égard des deux camps en présence.
Cependant, durant l’audience du 25 mai, la deuxième, les choses se sont terminées sur une note tendue entre le directeur de cabinet du président Félix Tshisekedi et la partie civile. Cette dernière a d’ailleurs accusé Vital Kamerhe d’avoir déclaré de vouloir « mettre le feu », alors que son épouse, Amida Shatur Kamerhe, a été nommée par la Partie civile pour comparaître à la prochaine audience en tant que renseignante. Une demande qui avait provoqué une vive colère de Vital Kamerhe et même de ses avocats. Mais Vital Kamerhe et ses avocats ont rejeté cette accusation.