Cette soirée, organisée dans un contexte de « réconciliation nationale », avait pour objectif de tourner la page des tensions du passé et de construire un pont entre les deux familles qui incarnent, chacune à leur manière, deux moments clés de l’histoire congolaise :
Kasa-Vubu, symbole de l’indépendance et des premiers pas de la jeune Nation ;
Mobutu, artisan du régime qui domina le pays durant plus de trois décennies.
Pour Marie-Rose Kasa-Vubu, accepter cette invitation n’était pas seulement un acte diplomatique.
Selon des proches, il s’agissait avant tout d’un devoir moral : obtenir des garanties pour que la mémoire de son père — longtemps marginalisée dans les récits officiels — soit pleinement reconnue par l’État.
la construction d’un mausolée digne de la stature du premier président,
la reconnaissance officielle du rôle majeur de Joseph Kasa-Vubu dans l’histoire de la République.
Cette volonté de préserver et d’honorer l’héritage paternel a d’ailleurs été perçue comme un point essentiel du rapprochement entre les deux familles.
Du côté du pouvoir, cette invitation représentait une opportunité stratégique : montrer une image d’unité nationale et de respect envers les acteurs de l’indépendance, dans un pays encore marqué par les divisions politiques et régionales.
Le geste de Mobutu avait ainsi valeur de message :
reconnaître la place de Joseph Kasa-Vubu dans l’histoire nationale,
ouvrir un dialogue symbolique entre le passé fondateur et le pouvoir contemporain,
envoyer un signal de stabilité et de continuité politique.
Si l’événement n’a pas bénéficié d’une large médiatisation à l’époque, il demeure un épisode important dans la dynamique de réconciliation nationale. Pour de nombreux Congolais, il incarne un rare instant où deux noms emblématiques du pays ont partagé la même table pour rappeler que l’histoire de la Nation ne peut se construire qu’avec tous ses héritiers.






















































