Le débat est loin d’être clos sur le retrait ou la suspension de mandats d’arrêt contre les leaders du Mouvement du 23 mars (ex-M23) évoqués dans les correspondances adressées à l’Auditeur général des FARDC par le Coordonnateur du Mécanisme national de Suivi de l’accord d’Addis-Abeba (MNS). Depuis une semaine, cette correspondance suscite un tôlé dans l’opinion nationale et internationale. Les Congolais de l’étranger la critiquent et la qualifient d’une haute trahison et chargent le Président Félix Tshisekedi de tous les corollaires qui en découleraient.
En effet, le MNS précise que le terme “retrait” utilisé dans sa correspondance destinée à l’auditeur des FARDC, a le sens de “suspendre”, conformément aux instruments juridiques, les déclarations de Nairobi ayant fixées les termes de la fin du conflit entre le gouvernement congolais et les anciens rebelles.
« Le comité exécutif du Mécanisme National de Suivi tient à informer l’opinion nationale et internationale que sa démarche consiste en une demande de suspension des mandats d’arrêt contre certains membres de l’ex M23 et non pas un retrait. C’est cela l’esprit et la lettre des termes de l’arrangement visant à booster le processus de résolution définitive de la question des Déclarations de Nairobi de 2013 », expliquait le MNS dans une dépêche publiée lundi dernier pour lever l’équivoque.
Dans une interview avec la rédaction de Kivuavenir.com, Jacques Kayembe, Congolais vivant en Allemagne, voit en cette démarche un facteur visant tout simplement la régression du développement du pays.
« Voici une autre preuve du statut de traître ! ses marionnettistes […] veulent remettre en route dans notre RD Congo l’agenda élaboré déjà avec l’AFDL, en 1996-1997, puis les RCDs en 1998-2002, pour détruire notre pays, avec tueries de millions de nos compatriotes à la clé. C’est un blocage du développement de notre pays », déplore-t-il, redoutant une nième immixtion de l’armée étrangère dans les forces armées de la République démocratique du Congo, FARDC.
Cet agenda, ajoute Kayembe, est celui de la vassalisation militaire et économique de notre pays, au profit de l’Ouganda et surtout du Rwanda. Il en indexe l’ancien Président de la République.
« A travers ce retrait éventuel des mandats d’arrêts contre les soldats du M 23 (des mercenaires), on poursuit les mixages et brassages opérés par Joseph Kabila en faveur des mercenaires Rwandais et de leurs alliés parmi les Congolais. Ainsi nos FARDC vont encore plus prendre le visage de “Forces Armées Rwandaises Déployées au Congo” Et lorsqu’on dira que ces FARDC s’attaquent aux résistants Maï-Maï, ce sont en fait le des mercenaires Rwandais qui seront en train de massacrer des RD Congolais, notamment à Beni et à Minembwe où le Président Félix Tshilombo prétend privilégier l’option militaire ! », regrette-t-il.
Le Congolais Kayembe appelle le Chef de l’Etat à ne pas se laisser roué par les proches de Joseph Kabila et tomber dans leur piège.
« La Diaspora prend à témoins la communauté nationale et internationale et remet toutes les conséquences sur la tête de Félix Tshisekedi. Ce jeux ne vise que détruire davantage le peu de quiétude qu’espérait déjà le peuple congolais. On ne peut jamais parler de la suspension du mandat d’arrêt pour qu’une fois de plus il soit remis en cours. Ou bien il est retiré ou il reste carrément. Nous pensons que ce sont des jeux que les proches de Kabila sont en train de mettre en place pour rouer dans la farine Félix Tshisekedi qui ne maitrise pas la situation de notre beau pays, la RDC. Aucun Congolais ne sera pour cette décision sauf ceux qui conspirent avec les rwandais pour exterminer les Congolais. Félix doit faire très attention ! », prévient-il.
Depuis une vingtaine d’années, les relations entre les populations congolaises et rwandaises se sont gâchées à la suite des actes de barbarie et tueries perpétrés par les étrangers sur le sol congolais depuis l’accueil des réfugiés rwandais en République démocratique du Congo. Pour plus d’un Congolais, les mouvements rebelles et groupes armés de l’Est de la RDC dont le M23 tiennent leurs origines de la vague des Rwandais entrés au Congo depuis 1996.
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