La division en deux de la province du Sud-Kivu réclamée par certains jeunes de la communauté Lega, sous l’égide du député national Bulambo Kilosho, fâche le reste des communautés constituant cette province de l’Est de la République démocratique du Congo. En effet, ces jeunes regroupés au sein du mouvement du 14 mars (M14) insistent sur la création d’une nouvelle province appelée ELILA qui regrouperait les territoires de Mwenga, Shabunda, Fizi et Uvira. Ils justifient leur position par « la mauvaise gestion » actuelle de la province au regard de la récente répartition des postes de responsabilité dans les institutions de la province, « une manœuvre visant à écarter le peuple Léga de la gestion de la province voire du pays ».
En réaction, les organisations et mouvements des jeunes du Sud-Kivu regroupant des jeunes des communautés Bashi, Bahavu, Bafuliru, Barongeronge, Banyamulenge, Bembe et Lega condamnent cette démarche et croient qu’il s’agit d’une agitation de « quelques leaders politiques en mal de positionnement se dissimulant derrière des casquettes tribales pour justifier leur échec aux échéances électorales ».
« Nous condamnons fermement cette montée vertigineuse d’actes et de comportements tribaux dans le chef de certains leaders de la communauté Lega. Cette frange des jeunes qui se réclament appartenir à la communauté Lega sont très manipulés par certains politiciens divisionnistes et insouciants de l’avenir de notre province avec à la tête un élu doublement dans la ville de Bukavu en la personne de Monsieur Bulambo Kilosho Jean-Marie qui a déclaré qu’une bombe allait éclater », ont-ils déclaré.
Ces jeunes, néanmoins, affirment avoir pris note de ladite réclamation. Ils demandent aux requérants d’user des voies légales que d’en faire un nouveau problème en plus de ceux qui pèsent sur la province.
« …Toutefois, puisque la communauté du Sud-Kivu se sent plusieurs fois gênée par ces chantages à répétition de ceux qui ont décidé de se défaire du Sud-Kivu pour devenir demain un Etat d’ELILA, nous prenons acte de leurs démarches mais nous leur rappelons que la scission d’une province est l’apanage du pouvoir constitutionnel et par ricochet un pour voir laissé au peuple s’exprimant par référendum », ont-ils insisté.
Pour rappel, avant la fin de l’année 2018, un projet initié par des leaders Léga avait été déposé au Bureau de coordination de la société civile du Sud-Kivu exigeant le découpage du Sud-Kivu en deux provinces dont Elila. Cette requête n’avait jamais fait l’unanimité au sein de la société civile estimant qu’il s’agit d’un projet visant à satisfaire des intérêts égoïstes des politiciens.
« (…) Je pense que ça serait stupide qu’on se fasse attraper par ce genre de distraction. Ce n’est plus le moment de se laisser distraire par les amis qui n’ont qu’un seul objectif d’avoir le pouvoir et qui pensent qu’en saucissonnant la province du Sud-Kivu, ils vont multiplier des postes. […] je pense que les Congolais ne peuvent plus se permettre ce genre des bêtises que je qualifie de sottise, une stupidité politicienne puisqu’ils ne veulent que distraire les gens », déclarait Jean-Moreau Tubibu, Animateur du Groupe Jérémie et membre fervent de la société civile du Sud-Kivu.
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