Il y a temps, les autorités congolaises ont fait des promesses aux populations du territoire de Shabunda sur plusieurs questions d’intérêt communautaire. Rien de concret jusqu’aujourd’hui, un danger frappe à la porte du territoire. C’est ce que nous retenons du message de Drid Bampa, coordonnateur de l’action Lukumbi et notable du territoire de Shabunda qui alerte les autorités compétentes sur le désenclavement avancé de cette partie de la province du Sud-Kivu.
“Nous ne cesserons de crier jusqu’à ce que nous soyons reconnus au même pied d’égalité que tous les citoyens de la province et être remis dans nos droits. Vivre sans infrastructures, c’est être écarté du reste de la province”, a-t-il dit lors d’un entretien avec Kivuavenir.com.
Pour Bampa, l’état de la route Burhale- Shabunda n’est plus à signaler car, dit-il, c’est une route quasi inexistante où les usagers sont contraints de passer plus ou moins deux semaines de route sur une distance d’environs 140 Kilomètres pour atteindre la ville de Bukavu.
L’état de cette route impacte fort négativement sur le quotidien de la population du territoire de Shabunda. A l’en croire, beaucoup de produits manufacturés ne sont plus accessibles à tous ; le prix étant revu à la hausse. “Un savon de 500Fc à Bukavu coûte environ 1500Fc à Shabunda pour des simples raisons que la route est impraticable”. une bouteille de la bière Primus de la société la Bralima se paye à 7000 francs Congolais, un sachet du sel qui se paye à plus ou moins 500 Fc dans la ville de Bukavu vaut 1500Fc.
Tout en insistant sur les promesses non réalisées du gouverneur du Sud-Kivu, Drid Bampa signale qu’ils s’organisent à entreprendre une série de manifestations suivie de la désobéissance fiscale pour pousser l’Etat congolais à réaliser ses obligations.
Rappelons que la route Burhale Shabunda au Sud-Kivu figure sur la liste des routes ciblées par le projet de 100 jours du Chef de l’Etat, mais reste sans aucune trace et tend à se couper si rien n’est fait dans l’rgence. Ce territoire, pourtant, est parmi les rares territoires miniers de la province où sont exploités les minerais en grande quantité et présente un potentiel agricole non négligeable.
Jérémie Baraka