Deux jours après les élections présidentielle, législatives nationale et provinciale en Rdcongo, un lot important des bulletins sur lesquels sont votés Félix Tshisekedi et d’autres membres de la coalition CACH, ont été retrouvés jetés le long de la route n°2 allant de Bukavu à Walungu ainsi qu’au bord de la rivière appelée Cisheke en territoire de Walungu dans la province du Sud-Kivu. En effet, des sources recoupées ont affirmé avoir ramassé des sacs pleins des bulletins votés au Collège Alfajiri et dans un centre de l’école primaire de Nyamugo dans la ville de Bukavu ; des bulletins qui ne concernent que les seuls candidats de la plateforme électorale Camp du changement (CACH).
Dans un entretien avec notre rédaction, certains témoins parlent de 3 sacs et d’autres 6 sacs pleins des bulletins sur lesquels ont été élus les candidats Félix Tshisekedi à la présidentielle, Vital Kamerhe à la députation nationale et Amani Ngubiri à la députation provinciale, dimanche 30 décembre 2018. Dans le lot se trouveraient également des procès-verbaux de dépouillement portant l’identification du collège Alfajiri situé dans la commune urbaine d’Ibanda au centre-ville de Bukavu.
Suivant avec vigilance toute la situation électorale en RDCongo, les congolais vivant à l’étranger se disent choqués et interpellent la centrale électorale contre toute manipulation des hommes politiques.
« Nous sommes en dehors du Congo mais suivons de près ce qui s’y passe. Nous regrettons le comportement de certains agents électoraux jusqu’à jeter des bulletins votés puisque, seulement tel ou tel autre candidat n’est pas voté dans leurs bureaux de vote. Nous avons appris que des bulletins votant le candidat Félix Tshisekedi et ceux de sa coalition dans la ville de Bukavu ont été ramassés à Walungu (…) ce n’est pas digne d’un chef de centre électoral », condamne François Mulume, joint au téléphone par la rédaction de kivuavenir depuis l’Afrique du Sud.
Cet acte de nature à dévier la mission de la Ceni, selon notre source, est un signe que les résultats qui seront présentés par la commission électorale nationale indépendante risqueront d’être remis en cause par les différentes parties prenantes aux scrutins.
«…ça fait longtemps que certains acteurs politiques et de la société civile dénoncent la partialité de la Ceni. Ces actes traduisent en quelque sorte un penchant et nous demandons à la CENI de faire arrêter cet agent, qu’il réponde devant la justice. Là, il pourra expliquer le motif qui l’a poussé à agir ainsi. (…) Si non, qui pourra croire aux résultats qu’il a transmis dans ce centre ? qui pourra croire aux résultats qui seront publiés par la CENI elle-même ? », s’inquiète-t-il.
Ce Congolais vivant à l’étranger rassure que leur cœur est toujours en République démocratique du Congo.
« Nous sommes toujours congolais quoique nous vivons loin du sol congolais. Notre cœur est là et nous ne pouvons pas le nier. Nous ne cessons de demander à nos dirigeants d’améliorer la gouvernance dans notre pays. La diaspora congolaise demande à la CENI de rester fidèle aux résultats des urnes et d’éviter de faire consommer au peuple un produit autre que son choix. Le peuple congolais a longtemps souffert et ne doit pas demeurer dans les souffrances. Ces élections sont une des voies indiquées et par lesquelles le peuple a exprimé son souhait et il doit être respecté », recommande le congolais Mulume.
Notons que cette situation a fait monter d’un cran la tension dans les salons politiques de l’UNC et de l’UDPS à tel enseigne que, ce mercredi 02 janvier, l’Union pour la nation congolaise (UNC) a organisé une manifestation dans la ville de Bukavu, protestant contre cette façon de faire des agents électoraux. Au siège du parti, des cadres et militants du CACH préviennent la CENI contre toute tentative de falsification des résultats de leurs candidats.
Patrick Kambale