Dans un mois, le Parlement congolais sera doté de nouveaux acteurs à la Chambre haute, le sénat. D’aucuns y voient la contribution significative des députés provinciaux appelés à opérer un choix judicieux sur les qualités des personnes y élire. En province du Sud-Kivu, le Centre africain de paix et gouvernance (CAPG) invite les jeunes à manifester, comme aux récentes élections législatives, leur volonté de servir le pays en tant qu’acteurs politiques.
Lors d’une entretien accordée au Journal Kivuavenir.com, Maître Ciza Chebweru, Défenseur des Droits Humains et Secrétaire du CAPG, a souligné que le moment est venu pour le peuple congolais de se mettre ensemble à travailler pour l’intérêt de toute la nation. Il appelle les députés provinciaux à élire des sénateurs sans être dictés pour faire montre de la confiance leur donnée par le peuple.
« Nous pensons que ces élections sénatoriales vont constituer d’une première épreuve pour nos députés provinciaux fraîchement élus par le peuple. Sur ce, nous les appelons à ne pas élire les députés que le peuple a sanctionnés négativement aux législatives nationales et provinciales », a déclaré Me Ciza.
Dans l’objectif de doter le pays de nouveaux acteurs capables de remplacer valablement le régime sortant et relever les défis, le CAPG incite les jeunes à concourir.
« Nous encourageons les jeunes ayant l’âge de 30 ans révolus à déposer leurs candidatures », a-t-il insisté.
A l’en croire, « avant d’être dans les partis politiques, les députés appartiennent à la société », une de raisons pour lesquelles l’élu est appelé à mettre en avant l’intérêt de la communauté.
En ce moment où les yeux sont tournés vers la Chambre haute du Parlement, le cœur du peuple repose sur le bon choix que les parlementaires provinciaux pourront opérer. Pour la plupart des acteurs sociaux, « le député ne représente pas en définitive le parti politique mais le peuple » dont il a reçu mandat.
« Si nous avons voté des représentants valables, capables de comprendre les méandres du jeu politique et de discerner par eux-mêmes les vrais intérêts de notre province, nous devons les laisser libres d’agir. Cela ne signifie pas que le peuple doit rester passif, attentiste. Il doit développer une option publique susceptible de déterminer comportement des élus », lit-on dans un feuillet de la Commission diocésaine Justice et Paix (CDJP) de Bukavu.
Ce faisant, le défenseur des droits humains demande aux partis politiques de ne pas influencer le choix des députés puisque, dit-il, plus de 90% des députés élus en province du Sud-Kivu sont les fruits de la campagne « CAP pour le renouvellement et le rajeunissement de la classe politique » initiée par le CAPG.
Pour rappel, les élections sénatoriales auront lieu en République Démocratique du Congo le 6 mars 2019. Les nouveaux élus au scrutin indirect par les assemblées provinciales pour remplacer les anciens sénateurs au pouvoir depuis 2006.
Le Sénat comprend 108 membres, en raison de quatre Sénateurs par province et huit sénateurs pour la ville de Kinshasa. Ils sont élus pour un mandat de cinq ans renouvelable. Les anciens présidents de la République sont de droit sénateurs à vie.