Les députés élus du Nord-Kivu ont critiqué, lundi 18 novembre à Kinshasa, l’évolution des opérations en cours d’attaque des rebelles par les FARDC à Beni dans l’Est de la République démocratique du Congo. Les combats deviennent de plus en plus violents à tel enseigne que les ADF après avoir fui leurs positions massacrent quotidiennement les populations civiles dans les villages de Beni sans réaction ni de l’armée régulière ni de la Monusco.
« … notre armée est en train d’évoluer dans la forêt pour récupérer le bastion de l’ennemi, mais dans tous les milieux urbains et péri-urbains, l’ennemi ne cesse de tuer jour pour jour nos populations. Depuis 7 jours, nous comptons 50 personnes tuées. Et c’est chaque nuit que cela se fait […] Là où l’ennemi a tué, il n’y a pas eu de réaction directe pour aller tuer l’ennemi », a regretté le député Paul Mohindo à l’issue de la rencontre avec le ministère de la Défense.
Au regard de tous les moyens mobilisés pour réussir ces opérations, les députés redoutent que les résultats ne soient rassurants et appellent la Monusco à prendre conscience de la protection civile et d’apporter son appui aux FARDC.
« La MONUSCO a beaucoup d’aviations pour faire des attaques aériennes, chose qui ne se fait pas. Il est inconcevable qu’avec tous les généraux et beaucoup de fonds décaissé que les résultats ne soient pas rassurants. Nous lançons un appel à nos forces armées, à la Police et surtout à la MONUSCO, de reprendre conscience », a-t-il souligné.
Dans la nuit de vendredi à samedi dernier, au moins 40 civils ont été tué non loin de la frontière entre la RDC et Ouganda par les assaillants considérés comme l’un des groupes les plus meurtriers du Kivu. Ce même jour, selon l’administrateur de territoire de Beni, ils (les ADF) ont tué 8 personnes à Mbau-centre et 6 pygmées à près d’un kilomètre de Mbau.
Choqués par cette situation, les élus du Nord-Kivu appellent le gouvernement à prendre des mesures urgentes pour sécuriser la population.
« Nous pensons que notre armée doit tout faire pour protéger la population. Que le gouvernement prenne vite de mesure pour protéger la population », recommande-t-il.
Depuis le lancement des opérations, le 30 octobre dernier, au moins 10 militaires FARDC sont tombés et plusieurs autres du côté des ADF et des dégâts matériels ; renseignent plusieurs sources.
Patrick Kambale