Trente-deux musulmans comparaissent depuis vendredi 14 mai après-midi dans une procédure de flagrance devant le Tribunal de grande instance de Kinshasa-Gombe. Ils ont été arrêtés la veille, après des échauffourées entre deux camps de cette religion qui se disputent le leadership.
Ils sont accusés notamment d’association de malfaiteurs, destruction méchante, rébellion, coups et blessures volontaires.
Pour ceux qui sont accusés de “rébellion” et “coups et blessures”, ils ont écopé de 5 ans d’emprisonnement. Un autre groupe d’accusés a été acquitté.
Notons que les avocats de la défense avaient plus tôt, durant le procès, évoqué l’inexistence d’une association des malfaiteurs, encore moins d’une rébellion. Pour eux, il s’agit plutôt d’une “chasse aux musulmans”. Certains ont même évoqué une erreur d’appréciation du ministère public.
Quant à la partie civile, outre les peines d’emprisonnement, elle avait plaidé pour la réparation de l’ordre de 200.000 USD de la part de la Comico et 200.000 autres USD de la part du cheikh Abdallah Mangala.
Signalons que,le conflit de leadership entre Cheikh Abdallah Mangala et Youssef Djibondo, est à la base des affrontements entre fidèles antagonistes, le jeudi 13 mai 2021 au stade de Martyrs, causant des dégâts matériels et humains graves, notamment mort d’homme.
En effet, la célébration de la clôture du ramadan à Kinshasa a donné l’occasion à ces protagonistes de se régler des comptes sur fond d’une barbarie d’un autre âge. Des véhicules brûlés, des biens matériels vandalisés, ainsi que des blessés graves.
Ces violences perpétrées sont la face visible d’un iceberg des tensions existant au sein de la communauté musulmane depuis que l’Imâm Youssef Djibondo est porté à sa tête.
Présenté comme un homme frustré qui n’aurait pas accepté sportivement de céder son siège de guide, Abdallah Mangala continue jusqu’à ce jour de revendiquer sa légitimité.
À la veille de la fête d’Aïd Moubarak, apprend-t-on, ces deux autorités ont dû payer chacun de son côté un paquet au gestionnaire du stade des Martyrs, en vue d’organiser ce cérémonial. Avant même le jour-j, le gouverneur de la ville-province de Kinshasa Gentiny Ngobila a tenté une réunion de réconciliation avec les deux imams en leur recommandant même de prier ensemble. Les deux hommes n’ont pas pu conscientiser leurs partisans.
Jacques M