Les audiences dans le procès qui oppose le ministère public à deux musiciens du territoire de Beni ont débuté ce lundi 15 novembre 2021 à Goma dans la province du Nord-Kivu.
Les deux artistes sont poursuivis des faits graves, selon l’organe d’accusation. L’un est inculpé pour trois infractions parmi lesquelles outrage à l’armée congolaise alors que le deuxième est prévenu d’outrage envers le Chef de l’Etat.
Le premier accusé dans cette affaire est Katembo Delphin alias Idengo, compositeur et chef de l’orchestre « Idengo Music » basé à Beni.
Il est poursuivi par la justice pour trois chefs d’accusations à la suite d’un concert musical qu’il avait animé à Beni au mois de juin pendant lequel il a repris la chanson « Ce n’est pas normal » et dans laquelle il mettait en exergue, selon l’organe de poursuite, l’incitation de la population à s’armer contre l’Etat, la démoralisation des FARDC engagées dans les opérations contre les ADF, mais aussi l’outrage aux forces de défense et de sécurité congolaises.
Selon la radio Okapi qui nous livre cette information, le deuxième accusé, toujours dans le même procès, est le musicien Muyisa Nzanzu Makasi, arrêté à Kasindi à la frontière entre l’Ouganda et la RDC par les services de sécurité congolaise depuis le mois de juin dernier. Ce chanteur aurait chanté une chanson contenant des propos outrageants contre le président Félix Tshisekedi. C’était au cours d’un concert musical animé en Ouganda.
Au cours de cette première audience, le conseil des accusés a soulevé quelques exceptions, notamment celle de l’incompétence du tribunal militaire de garnison de Goma à juger ses clients.
Selon certains observateurs, si le tribunal s’en tient à ces exceptions, le procès court le risque de tirer en longueur pour son organisation matérielle.
Après un débat houleux entre les parties au procès, le tribunal a pris l’affaire en délibéré pour rendre sa décision dans un futur proche.
Crispin Kakule