La population, appelée à répondre massivement à l’appel des structures de la société civile et des mouvements citoyens, pour une manifestation s’est vu réprimandée par des éléments armés jusqu’à fuir et perdre les leurs.
Face à cette situation désastreuse, l’évêque du Diocèse d’uvira, Mgr Sébastien Muyengo a déploré que des milliers d’habitants de différents quartiers qui se sont rassemblés au rond-point Kavimvira avant de défiler dans l’artère principale d’Uvira aient été assassinés injustement et publiquement.
Il rappelle que cette démarche n’est pas incivique mais, un processus avec comme objectif de manifester leur désapprobation et exiger le départ du général Olivier Gasita, commandant adjoint de la 33e région militaire, chargé des opérations et du renseignement.
Il exprime sa profonde désolation et ses condoléances les plus attristées aux familles éprouvées.
Rappelons que ces manifestants sont partis du rond-point Kavimvira en direction de l’hôtel de ville, scandant des chants et brandissaient des banderoles en swahili, portant notamment l’inscription : “Gasita, rudiya kwenu atukutaki pa Uvira” (Gasita, retourne chez toi, nous ne te voulons pas à Uvira).
Encadrés par des éléments des forces de l’ordre et de sécurité, les manifestants ont été bloqués pendant quelques minutes à la place monuments, mais ont insisté et percé jusqu’à l’hôtel de ville où ils ont ete reçus par le maire intérimaire, Kifara Kapenda Kik’y, en présence des membres du conseil local de sécurité.
Sur place, les manifestants ont lu deux mémorandums adressés au président de la République, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo exigeant le départ sans condition du général Gasita, l’accusant d’avoir cédé certaines entités du Sud-Kivu à l’AFC-M23, notamment la ville de Bukavu.
Ils craignent que la présence du général à Uvira ne facilite l’occupation d’Uvira et de Fizi par des éléments du mouvement révolutionnaire.
Les manifestants ont également souligné que si le gouvernement central ne résout pas cette situation de manière urgente, la population d’Uvira pourrait douter de sa bonne foi et y voir une complicité dans la “balkanisation” de la RDC. Ils ont précisé que si rien n’est fait, d’autres actions citoyennes suivraient.
Le maire de la ville a remercié les manifestants pour leur sens des responsabilités, la marche s’étant déroulée sans incident majeur et de manière pacifique. Kifara Kapenda Kik’y a ensuite appelé la population au calme et a assuré que leurs doléances seraient transmises aux autorités compétentes.
Cependant, la situation a dégénéré quelques minutes après la manifestation.
Un groupe de manifestants s’est dirigé vers l’état-major pour insister afin que le général Gasita leur soit livré.
Des tirs de balles ont alors éclaté, tirés par des éléments des FARDC. Selon les premières informations,il y aurait 4 morts et des blessés, d’où , un dossier à suivre.
Ces événements s’inscrivent dans une série d’actions de protestation initiées depuis le mardi 2 septembre, avec des journées “ville morte” décrétées pour exister le général du général Olivier GASITA et depuis ce jours toutes les activités sont paralysées à Uvira.