Dès son plus jeune âge, il se distingue par sa soif de savoir et son désir de suivre le Christ. Après ses études primaires et secondaires dans sa région natale, il entre au Grand Séminaire de Murhesa à Bukavu, où il reçoit une solide formation en philosophie et en théologie.
Animé par une recherche intellectuelle profonde et par l’amour de l’Église, il poursuit ses études à Rome, à l’Université Pontificale Urbaniana, où il obtient un doctorat en philosophie. Cette double formation, à la fois spirituelle et académique, fera de lui un prêtre et plus tard un évêque respecté, capable d’unir rigueur intellectuelle et profondeur pastorale.
Il est ordonné prêtre le 21 août 1978 pour le diocèse de Butembo-Beni. Dès les premières années de son ministère sacerdotal, il montre un grand dévouement dans ses services paroissiaux, son engagement auprès des jeunes et son attachement aux familles chrétiennes. Grâce à ses qualités de pasteur, de pédagogue et d’administrateur, il gagne rapidement la confiance de ses confrères et de ses supérieurs. En mai 1997, lorsque Mgr Emmanuel Kataliko est transféré à Bukavu, le diocèse de Butembo-Beni lui est confié comme administrateur diocésain, rôle qu’il assume avec sérieux dans une période déjà marquée par des troubles.
Le 3 avril 1998, le pape Jean-Paul II le nomme évêque de Butembo-Beni. Le 2 août 1998, il reçoit son son ordination épiscopale et prend possession du diocèse. Mais son installation coïncide avec une époque difficile : les guerres éclatent à l’Est de la RDC, plongeant la population dans la souffrance. C’est dans ce contexte qu’il commence son ministère épiscopal, souvent qualifié de celui d’un « évêque des temps de crises ».
Depuis plus de vingt-cinq ans, Monseigneur Sikuli Paluku porte sur ses épaules le poids des souffrances de son peuple. Il accompagne les déplacés, les familles endeuillées, les victimes de massacres et de violences. Ses homélies, souvent empreintes de réalisme et de foi, appellent à l’espérance, à la solidarité et à la fidélité à Dieu, même dans les moments les plus sombres. En août 2023, il a célébré son jubilé d’argent (25 ans d’épiscopat). Plus de 20 000 fidèles ont pris part à cette fête grandiose, en présence du cardinal Fridolin Ambongo et de nombreuses personnalités religieuses et civiles. Cet événement a montré à quel point son ministère, vécu dans la douleur mais aussi dans l’espérance, est un témoignage fort de fidélité et de courage.
Au-delà de la parole, Monseigneur Sikuli agit concrètement pour améliorer la vie de son peuple. Il a lancé la construction d’un centre de formation professionnelle pour donner aux jeunes une alternative à l’oisiveté et aux tentations de la guerre. Il soutient la construction et la rénovation d’églises, il encourage l’éducation chrétienne, et il appelle sans cesse les fidèles à s’engager dans la vie citoyenne par le vote utile et le rejet de la corruption. Dans ses prises de parole publiques, il défend la dignité humaine et interpelle les autorités politiques sur leurs responsabilités envers la population. Il a aussi initié des campagnes de don de sang, montrant que la foi se vit aussi dans la solidarité concrète.
Tout au long de son ministère, il a exprimé sa reconnaissance envers les laïcs.
En 2024, il s’est dit particulièrement fier de leur rôle actif dans la construction matérielle et spirituelle du diocèse. En 2025, à l’annonce du décès du pape François, il a salué la mémoire d’un pasteur humble et proche des pauvres, exprimant sa communion avec toute l’Église universelle.
La chorale Bienheureux Josaphat Chichkov de Musimba lui a rendu un vibrant hommage, voyant en lui un père spirituel, un guide et un modèle de fidélité. Par leurs chants, ils rappellent que son ministère est une lumière au milieu des ténèbres, un signed’espérance et une source d’inspiration pour les générations présentes et à venir.
Aujourd’hui, le diocèse de Butembo-Beni, qui couvre près de 45 000 km² et compte environ 3 millions d’habitants dont près de 2,2 millions de catholiques, continue de grandir sous sa houlette.
Avec ses 70 paroisses, ses centaines de prêtres, religieux et religieuses, il reste un diocèse dynamique malgré les difficultés, grâce au leadership de son évêque.
Monseigneur Melchisédech Sikuli Paluku n’est pas seulement un administrateur ou un responsable religieux, il est un pasteur courageux, un défenseur de la dignité humaine et un témoin vivant de la fidélité à Dieu.





















































