L’attaque des villages riverains du parc national de Kahuzi Biega par des hommes armés depuis le mois de janvier a eu des conséquences désastreuses sur les populations civiles dans la partie Nord du territoire de Kabare. En effet, plusieurs familles ont perdu les leurs ainsi que des biens matériels dont ils disposaient lors du déplacement fuyant les attaques et affrontement entre miliciens et les forces armées de la République démocratique du Congo, FARDC.
Dans un reportage réalisé par Kivuavenir.com dans les villages Kabushwa, Kahungu et Maziba, villages d’origine des déplacés en groupements d’Irhambi Katana et Bugorhe, le constat fait état d’une situation dégradante appelant à une urgence humanitaire pour sauver les populations pendulaires.
Plusieurs familles déplacées à Cibimbi, Chahoboka, Chegera,…sont concentrées dans une maison avec les familles d’accueil, des individus partageant les mêmes effets, une même chambre, d’autres dorment à même le sol et cela dans des conditions fort déplorables.
Des parents font mouvement pendulaire au quotidien à la recherche de la survie de leurs familles. Ici, encore, des risques d’être emporté dans la foret par les porteurs d’armes sont probables. Ceux-ci font la loi dans ces villages imposant leur prise en charge aux populations victimes d’atrocités et d’humiliation de toute forme. Dans ces villages riverains du PNKB, la sécurité reste donc précaire.
Des enfants se trouvent dans un état de santé critique à tel enseignent que la plupart souffrent d’une malnutrition aigüe, de la kwashiorkor, de la faim et bien d’autres maladies dues à plusieurs facteurs. Plusieurs enfants en âge scolaire ont abandonné les études et ne font qu’errer ici et là dans les villages. La délinquance juvénile est ainsi à la porte dans cette contrée du Sud-Kivu.
L’accès aux soins de santé primaires est difficile pour les déplacés malades dépourvus des moyens financiers pouvant supporter la facture.
D’après l’Infirmière titulaire du Centre de santé de Référence de Mugeri, Sœur Annette Mwenge, « la situation est compliquée ». Le taux de la malnutrition a augmenté depuis le mois de décembre 2018 ; période où les déplacés sont arrivés dans la Zone de Santé de Katana alors que cette Formation sanitaire est en rupture d’intrants nutritionnels pour la prise en charge des cas.
Selon les leaders locaux interrogés dans cette partie du territoire de Kabare, la majorité des déplacés qui ont fui se trouvent en incapacité de subvenir à leurs besoins primaires.
Loin d’eux l’idée de revenir dans leurs villages d’origine vu l’activisme des groupes armés qui, désormais, exploitent les minerais et bois dans ce patrimoine congolais constituant un site touristique mondial.
Les leaders locaux crient au secours des organisations humanitaires pour sauver ces vies humaines en danger.
Patrick Kambale