Ci-après, une analyse de Nono Lutula, ex-Conseiller spécial en matière de Sécurité du défunt Président Laurent-désiré Kabila, de l’adaptation constitutionnelle aux impératifs particulièrement nécessaires à notre temps
Notre constitution en vigueur comporte beaucoup d’incohérences et de confusion qu’il faudrait convoquer si possible, dès après la tourmente actuelle, une Commission Spéciale de Révision Constitutionnelle en vue de son toilettage. Pour cela, on n’a pas besoin d’une constituante.
La Rdc doit avoir une constitution qui s’adapte aux enjeux de la démocratie moderne où les prérogatives des institutions politiques, c’est-à-dire que leurs compétences d’attribution soient claires comme une eau de cristal, en commençant par les prérogatives constitutionnelles de ” Primus inter pares “; autrement dit le premier d’entre nous, c’est-à-dire le Président de la République et ainsi de suite.
Les juristes romains disaient « Ô tempora, Ô mores », c’est-à-dire chaque temps a ses mœurs.
Nous éviterons, comme c’est le cas maintenant, d’avoir une constitution méli-mélo élaborée sous le prisme de l’après-guerre et la hantise de la dictature, aboutissant à un partage obscur des compétences entre le Président de la République, le Premier ministre, voire l’Assemblée nationale et le Sénat, tout simplement par la peur du gendarme incarné par des Chefs d’Etat-Dictateurs.
Ne légiférons plus par rapport à un homme inspirant crainte et peur; au contraire légiférons pour l’avenir aux fins de l’intérêt général bien compris de la Nation congolaise en développement.
C’est maintenant où jamais, vu que Fatshi ouvre une nouvelle ère de la discussion, du principe contradictoire, bref de la démocratie.
Constantin Nono Lutula,
Prisonnier politique,
Ex-Conseiller Spécial du Chef de l’Etat en Matière de Sécurité,
Ancien Chercheur au Département d’Etudes Juridiques et Politiques de l’Université de Paris-1-Panthéon-Sorbonne
Ancien membre de la Commission Constitutionnelle de la Conférence Nationale Souveraine (CNS) de la RDC