Le Chef de l’Etat congolais s’est également attaqué au principal argumentaire rwandais par rapport à l’activisme de son armée dans la région de l’Est congolais.
« De même, je soutiens que la prétendue collaboration que certains officiels congolais entretiendraient avec les opposants rwandais des Forces Démocratique pour la Libération du Rwanda, FDLR, dont se servent les dirigeants rwandais pour justifier les agressions répétées de la RDC est un alibi qui n’est corroboré par aucun fait avéré sur le terrain. En effet, les FDLR ont été décapitées et réduites à néant par les Forces Armées de la RDC, FARDC, en étroite collaboration avec l’Armée rwandaise dans le cadre des opérations conjointes menées au cours de dernières années. La RDC a rapatrié plusieurs éléments des FDLR et leurs familles ». Et d’ajouter :
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« Dès lors, les Congolais se demandent de quelles FDLR parle-t-on ? Quel est le mètre carré du territoire rwandais occupé par ces fantomatiques FDLR ? A quel lieu précis du sol rwandais a-t-on vu un jour un seul soldat congolais ? Quoiqu’il en soit la RDC reste disponible pour toute action répressive contre tout groupe armé qui tenterait de troubler la paix et la sécurité dans un pays voisin et dans la région des Grands Lacs. Monsieur le Président, Le Peuple congolais demande aux Nations Unies, à l’Union Africaine, aux Communautés régionales africaines et aux partenaires de la RDC de ne plus se fier aux dénégations éhontées des autorités rwandaises et de contribuer plutôt au rétablissement de la sécurité, à la construction d’une paix durable et à la création des conditions nécessaires à une coopération fructueuse dans la région des Grands Lacs pour le bien de tous ».
Pour le contexte, plus de 12000 combattants FDLR ont déjà été rapatriés et réintégrés dans la société rwandaise depuis 2001, rapportait en juin dernier Vincent Karega, ambassadeur rwandais en poste à Kinshasa. Beaucoup de ces rebelles sont passés par le centre de transit de Mutobo, à Ruhengeri au Nord du pays, à environ deux heures de la capitale, Kigali.
Le président de la RDC Charge Paul kagame
De son côté, Antonio Guterres privilégie une solution africaine qui passerait par les mécanismes et les pays régionaux. Le secrétaire général des Nations unies a suggéré un dialogue entre Kinshasa, Kigali et Kampala, particulièrement pour gérer la crise liée au M23.
Deux principales initiatives politiques et diplomatiques sont en cours pour parvenir à la désescalade entre Kinshasa et Kigali. Elles sont soutenues par la Communauté de l’Afrique de l’Est et l’Union Africaine. Il s’agit, d’une part, du « processus de Nairobi » placé sous le leadership conjoint du Président sortant du Kenya, Uhuru Kenyatta, et du Président de la RDC, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo et, d’autre part, du « processus de Luanda » conduit par le Président angolais Joao Gonçalves Lourenço, mandaté par le 16ième Sommet extraordinaire des Chefs et de Gouvernement de l’UA tenu à Malabo, le 28 mai 2022, sur le terrorisme et les changements anticonstitutionnels des gouvernements. Les deux semblent au point mort. Le Kenya et l’Angola sortent à peine des élections et la question congolaise parait, à l’heure actuelle secondaire ».
Marie Rose