Le mémorandum récemment adressé au Président de la République démocratique du Congo par des organisations des jeunes du Sud-Kivu alimente des tensions entre certains membres du bureau de coordination de la société civile en province du Sud-Kivu et les organisations des jeunes signataires. Ces jeunes se sont opposés à la tenue d’une rencontre organisée par la vice-présidente du bureau de coordination, jeudi 07 mai 2020 dans la salle du secrétariat provincial de la CENI à Bukavu.
En effet, ils accusent certains membres du bureau de coordination de la société civile du Sud-Kivu d’avoir reçu des enveloppes pour faire taire leurs voix. Pourtant, disent-ils, l’heure est arrivée pour placer les jeunes au centre de toute action pour le décollage de la province, l’heure est au rajeunissement.
« Nous venons de l’apprendre : une enveloppe aurait été envoyée à une dame pour essayer d’étouffer ce mémorandum des organisations des jeunes du Sud-Kivu adressé au Chef de l’Etat en date du 26 avril. Nous dénonçons cette pratique. (…) C’est depuis un temps que la jeunesse a été utilisée comme passerelle et marchepieds de certains politiciens se faisant passer pour des notables de la province et qui, pourtant, ont eu de la peine à booster le décollage du développement de notre très chère province. Après avoir lutté et milité pour l’accession à l’alternance au pouvoir et au changement dans les institutions, les jeunes devraient être placés au centre de toutes actions de développement pour un changement positif et l’émergence du progrès au Sud-Kivu », déclarent-ils dans une déclaration lue devant la presse, ce jeudi 07 mai, par Julien Namegabe, coordonnateur d’une organisation signataire dénommée JE.U.D
D’après ces jeunes, ils attendent un signal fort du Président de la République, en réponse à leur mémorandum lui adressé.
« Chose étonnante, certaines personnalités du Sud-Kivu se nommant “notables” sont très agités, ils n’ont pas encore compris que l’heure du changement a sonné et le temps de renouveau, c’est maintenant. Les organisations des jeunes n’attendent que la réponse du Chef de l’Etat à qui le mémo est adressé », a-t-il souligné ajoutant une mise en garde sévère contre ceux qui marcheraient contrairement à l’esprit du mémorandum.
« Les organisations des jeunes du Sud-Kivu lancent une mise en garde sévère contre ceux qui tenteraient de chercher de l’argent de honte derrière leur démarche en initiant des actions contraires à la philosophie et à l’esprit du mémorandum du 26 avril 2020 », a-t-il prévenu.
Dans leurs déclarations, ils insistent sur les recommandations adressées au Président de la République dans leur mémorandum, notamment :
-De ne plus interagir avec ces vieux politiciens qui se nomment « notables du Sud-Kivu »,
-De mettre en contribution les expertises de la jeunesse montante au Sud-Kivu dans tous les domaines de la vie nationale pour impulser le développement et la paix.
-D’interpeler la justice à se saisir d’office pour diligenter les enquêtes en vue détablir les responsabilités dans les maux qui minent la RDC dans sa partie orientale.
Pour la présidente a.i. du bureau de coordination de la société civile du Sud-Kivu, aucune déclaration n’a été faite à ce sujet. Toutefois, note Kivuavenir.com, « aucune enveloppe n’a été reçue à ce sujet », a rétorqué dans la foulée, la vice-présidente du bureau de coordination, Marie Migani.
Du côté des participants, les commentaires divergent.
Pour les uns, « La rencontre de ce jour n’a pas trait au mémorandum de ces jeunes au regard de l’ordre du jour adopté au début de la réunion », a laissé entendre Juvénal Lushuli, un des participants.
Pour d’autres, « rien n’expliquerait la délocalisation de la rencontre du bureau de coordination à la salle de la CENI. Il faut tirer les choses au claire et dire la vérité », a lâché une participante.
La tension étant au zénith dans le chef des participants, la réunion s’est terminée à queue de poisson seulement quelques minutes après le début. Les jeunes ne jurent que par les 11 points contenus dans leur memo.
Jean-Marie M