« Si la gouvernance en province est déficitaire, il n’y a qu’à la société civile où il y a des acteurs qui peuvent renverser la tendance », tels sont les mots que le Coordinateur de la dynamique communautaire pour la cohésion et le développement DYCOD RDC, Patient Bashombe, s’exprimant sur la situation politique qui prévaut depuis quelques mois dans la province du Sud-Kivu. Il a fait cet entretien devant la presse, mardi 18 janvier 2022.
Maitre Patient Bashombe indique que les acteurs de la société civile ne devraient pas se considérer comme un ilot à part du fait que, seules les structures de la société civile sont apolitiques mais, chaque acteur a un droit politique et civique.
« …Nous demandons également aux acteurs de la société civile de s’impliquer dans les instances de prises des décisions parce que les acteurs de la société civile ont des compétences et l’expertise en matière de gouvernance. Plusieurs d’entre eux ont eu à diriger des grands projets, à piloter des grands programmes qui ont été financés et, ils ont été cotés lors des audits qui ont été faits. Les acteurs de la société peuvent redorer l’image de cette province et l’image du pays», fait-il savoir en soulignant que le destin de la province se trouve dans leur main s’ils s’impliquent dans les instances des prises des décisions.
Alors que certains estiment que la société civile ne garde plus sa vocation d’être une église au milieu du village et, donc, aurait déjà des tendances politiques, le président honoraire du bureau de coordination de la société civile du Sud-Kivu, pense que cette structure citoyenne n’a jamais eu des parties pris et ne se mêlera jamais dans la cacophonie politique en province du Sud-Kivu.
En ce moment où certains notables de la province ne jurent que par l’organisation d’un dialogue comme moyen de sortie de crise, Me Patient Bashombe croit en un dialogue franc pour le développement économique et politique.
« Le pays va mal, la province va très mal. Je venais de dire aux députés présents dans la salle et même au représentant de l’autorité provinciale que cette province est malade de ses politiciens. Aujourd’hui nous devons nous regarder en face et nous devons nous corriger si nous disons la vérité. Même si nous nous mettons autour d’une table pour ces dialogues du développement et la sécurité du Sud-Kivu, si nous ne nous disons pas la vérité et si nous ne construisons pas la bonne gouvernance, ce sera une perte de temps», prévient-il.
A l’en croire, grâce à la vérité, tous ceux qui vont diriger la province trouveront déjà une province avec une nouvelle image, et cela pourra les amener à travailler selon la volonté de la population et non pas avec des idées contraires à celles de la population.
Claude Musengero