La République démocratique du Congo (RDC) avance sur son projet d’exploitation du gaz méthane enfoui dans le lac Kivu, situé dans l’Est du pays, entre les villes de Goma et Bukavu. Trois sociétés avaient gagné le marché d’exploitation de deux des trois blocs mis aux enchères, depuis l’an dernier.
Les autorités ont signé, le samedi 9 septembre, à Kinshasa, un accord de partage de production avec les deux entreprises qui avaient gagné le marché.
Selon la Radio France Internationale, qui nous livre cette information, ces deux entreprises sont le Canadien Alfajiri et le Texan Winds Exploration and Production.
Le Rwanda voisin, qui exploite déjà ce gaz depuis huit ans, s’est même doté d’une centrale électrique.
Kinshasa veut ainsi rattraper le retard enregistré dans ce vieux projet. En présence des ministres des Finances, de l’Industrie et des Hydrocarbures, les entreprises sélectionnées ont franchi une étape majeure avant l’exploitation.
C’est à la fois un enjeu sécuritaire et économique, pour Didier Budimbu, ministre des Hydrocarbures : ” Ce qui est sûr, c’est qu’il s’agit d’une première en RDC où il y a des sociétés qui vont commencer à pouvoir exploiter notre gaz méthane qui a toujours été là et qui pouvait même causer des problèmes comme exploser un jour et entraîner des pertes en vies humaines. Ce qui va se passer au niveau du lac Kivu sera davantage porté sur l’électricité. Une fois que nous aurons signé, il y aura encore des accords avec le ministère de l’Énergie.
Seulement 20 % des parts reviendront à l’État, comme le prévoit la loi congolaise. L’État congolais est représenté, dans ce contrat, par la société nationale des hydrocarbures (Sonahydroc).
” Les dépenses vont être effectuées par l’associé principal qui va récupérer ce coût après exploitation du produit. Nous souhaitons nous retrouver à tous les niveaux. C’est extrêmement important de s’assurer que tout ce qui va être fait va être fait dans le strict respect de l’environnement et des écosystèmes mais aussi des personnes qui vivent aux alentours des zones concernées par l’extraction du gaz », tient à souligner Augustin Kuba, directeur général de la Sonahydroc.
Cette étape ouvre la voie aux études dites d’impact environnemental. Le lac Kivu recèlerait jusqu’à 66 milliards de mètres cubes de gaz.
Jacques M.