Les attaques d’hommes armés des villages riverains du parc national de Kahuzi Biega (PNKB) n’ont pas seulement été à la base d’un déplacement massif des populations en groupement de Katana dans la province du Sud-Kivu depuis le mois de janvier 2019. En plus des pertes en vies humaines et des matériels, les familles vivent dans des conditions dégradantes dans leur zone d’accueil et en appellent à une assistance.
Ces déplacés ont fui leurs villages d’origine notamment Chombo, Bulolo, Busandwe, Igomero, Karhambi, Mulangala, Maziba,… et sont concentrés dans les villages de Chegera en groupement de Bugorhe et Cibimbi, Chahoboka et kahungu/Ifendula dans le groupement d’Irambi-katana où ils espèrent trouver un minimum de sécurité.
Vivant à majorité des activités agricoles, ils sont obligés d’effectuer quotidiennement des mouvements pendulaires pour se ressourcer dans leurs champs. Cette situation impacte négativement sur la vie de ces populations en accentuant leurs vulnérabilités tel que les risques liés à la protection mais aussi dans plusieurs secteurs.
« Chaque jour, nous allons au champ puisque nous n’avons pas d’autres activités pour notre survie. Mais, le grand problème est qu’il faut payer [aux miliciens Raiya Mutomboki qui contrôlent la contrée, NDLR] tantôt 5000FC tantôt 15 000 FC pour accéder au champ pour la récolte. Les frais dépendent de comment ils évaluent la capacité du champ et de la récolte. Vous ne pouvez pas récolter si vous n’avez pas payé et cela pèse lourd sur nous », ont expliqué à un reporter de Kivuavenir.com certains déplacés rencontrés à Bulolo.
Plusieurs cas d’exaction sont aussi signalés dans le milieu. C’est, par exemple, des cas d’enlèvement par les porteurs d’armes. Des civils emportés dans la forêt sont soumis à l’exploitation minière, à la coupe des bois pour la fabrication des braises, au sillage des planches et d’autres travaux forcés.
Ces familles affirment avoir perdu également 5 de leurs enfants depuis le mouvement à ce jour.
« …deux enfants avaient disparu le jour du déclanchement des attaques. Trois autres venaient de disparaitre pendant que les parents sont allés aux champs. Donc, déjà 5 familles ne savent plus retrouver leurs enfants et c’est une grande désolation », ont-ils confirmé.
En d’autres secteurs tel que l’éducation, on note quelques cas d’enfants ayant abandonné les études faute des frais scolaires.
En santé, des cas exposés ou déjà atteints d’une malnutrition aigüe sont aussi perceptibles chez les enfants que chez les adultes.
Notons que les déplacés dorment à plus de 4 personnes dans une chambre et d’autres à même le sol dans leurs familles d’accueil. La majorité présentent également une insuffisance en supports de couchage, affirment nos sources.
Les autorités locales appellent les organisations humanitaires, l’Etat congolais et des hommes de bonne volonté de venir en aide à ces vulnérables.
La Rédaction