VITAL KAMERHE ami de longue date avec DAVID BLATTNER PDG de safricas, lui qui est de nationalité Américaine, famille BLATTNER puissante en RDC et nous notons aujourd’hui la rencontre imminente entre Le ministre de la justice avec le chef du département Américain de la justice.
Pour la petite histoire, la relation très intime entre Vital Kamerhe et David Blattner trouve ses traces dans le passé, récemment avec la présence d’une dame, Anne Mbuguje, épouse d’un des fils Mobutu. Cette diplômée de l’Université Libre de Bruxelles (ULB) et du Webster University de Londres a sillonné le monde, passant par le Maroc, avant de poser ses valises à la BIAC, une banque dont les Blattner sont actionnaires majoritaires. Elle y occupera le juteux poste de directrice commerciale pendant plus de huit ans. Mais, lorsque la troisième banque congolaise est sur le point de faire faillite début 2016, c’est à elle que les Blattner font confiance. Le très sérieux Directeur général Michel Losembe est défenestré. Le même jour, Anne Mbuguje est nommée directrice générale par intérim à la tête d’une direction collégiale avec pour objectif d’«accélérer le programme de consolidation de la Banque qui traverse une tension passagère de liquidité ».
Forbes. Dr.
Si la proximité d’Anne Mbuguje et les Blattner est prouvée, celle avec Vital Kamerhe trouve ses vraies traces en décembre 2016. Alors que le Dialogue de la Cité de l’Union Africaine venait d’être clôturé, le président de l’Union pour la Nation Congolaise (UNC) est coiffé au poteau par Samy Badibanga au poste du Premier ministre. Pour consoler Vital Kamerhe, Joseph Kabila et ses alliés lui laissent alors quelques postes au gouvernement, dont le très juteux ministère du Budget. Pierre Kangudia, alors bras droit de Kamerhe, est désigné pour occuper le poste. Mais, Vital Kamerhe veut avoir un œil à l’intérieur de ce ministère où l’argent est au cœur de tout. C’est là que Mbuguje entre en scène. Elle sera nommée Directrice de Cabinet du nouveau ministre d’État chargé du Budget, combinant même, jusqu’à mai 2017, son poste avec celui de la directrice de banque privée à la Rawbank
La suite est une longue épopée. Retenons que Vital Kamerhe et David Blattner se connaissent donc bien. Arrive finalement l’accès au pouvoir. Au 24 janvier 2019, Félix Tshisekedi réussit le rêve de son père, l’immense Etienne Tshisekedi. En arrivant au pouvoir, le président a, dans ses bagages, Vital Kamerhe. Au 25 janvier, le lendemain d’une prise du pouvoir historique au Palais de la nation, Félix Tshisekedi se voit transmettre les clés de la maison par Joseph Kabila. Mais, dans la salle à côté, un autre transfert a lieu, celui de Vital Kamerhe et Nehemie Mwilanya. Orchestrée autant que celui du Président de la République, l’arrivée de Vital Kamerhe au poste du Directeur de Cabinet consacre, sans réellement le montrer, un binôme à la tête de la République démocratique du Congo. Et temps qui passe allait le prouver.
Dès les premières semaines, c’est un « Super » Directeur de Cabinet qui prend les commandes de la navette présidentielle. Le même jour de sa prise officielle des fonctions, Vital Kamerhe fait signer à Félix Tshisekedi une ordonnance qui allait changer à jamais les choses. Dans ce document lu à la télévision nationale, il est annoncé que le président de la République, Félix Antoine Tshisekedi, a suspendu, vendredi 25 janvier 2019, tous les recrutements et mises en place dans les entreprises, services et établissements publics « jusqu’à nouvel ordre ».
Cette mesure ne concerne pas les « cas exceptionnels » qui devront être soumis à l’autorité préalable du Chef de l’Etat. « Toutes les liquidations des dépenses publiques, autres que celles liées aux charges du personnel, sont également suspendues », ajoute le communiqué signé par le Directeur de Cabinet du Chef de l’Etat, Vital Kamerhe.
Selon le communiqué lu à la télévision publique RTNC, ces mesures sont prises à titre conservatoire en vue d’éviter de « saigner les finances publiques des dépenses abusives et complaisantes ainsi que des nominations et/ou des embauches de positionnement dans l’administration publique tout comme dans les entreprises de l’État ». “Cette instruction est donnée à l’intention de tous les membres du gouvernement et dirigeants des entreprises, établissements ainsi que des services publics de l’État“, précise le communiqué. Concrètement, plus personne ne peut dépenser un rond du Trésor public au Congo sans l’aval du Cabinet du nouveau Président. S’ensuit alors un des épisodes les plus marquants du mandat de Félix Tshisekedi. En quelques semaines, les Congolais voient surgir des documents, tous faisant mentions de grosses sommes d’argent, le plus souvent signés par le Directeur de Cabinet du Président, Vital Kamerhe.
Le 2 mars 2019, le Président déplace la gotha politique vers le somptueux Échangeur de Limete. Sous ce symbole des prétentions illusoires du régime de Mobutu, Félix Thisekedi étale ses ambitions, dans un programme étrange, spécial et même chrono, de 100 jours. En somme, le nouveau Président vise surtout à « impacter » les esprits. Le programme ne cherche pas tant que ça à résoudre les problèmes prioritaires. Non, il veut monter ce nouveau Chef d’État contesté, dont certains doutent de la légitimité, y compris du pouvoir, en train de « faire quelque chose ».
Aussi, de l’autre côté de la ville, en mai 2019, la société chinoise CREC 8 démarre les travaux de construction d’un saut-de-mouton au rond- point Pompage. Ces travaux, explique-t-on, consistent en la construction d’un viaduc devant assurer la diffusion du trafic dans cinq sens : vers Mbudi, Brikin, Maman Yemo , Nzolantima et Saint Mukassa, en vue d’éliminer les embouteillages constatés souvent aux heures de pointe dans cette partie de la capitale.
La patte de Vital Kamerhe est partout dans ce projet. Il en est le gestionnaire principal. Alors que le Président part à la conquête de la diplomatie mondiale autour de la RDC, à Kinshasa, les partisans du président de l’UNC n’hésitent pas à l’appeler « coach », l’entraîneur à la base de ce projet ambitieux, qui veut, non seulement construire des infrastructures, mais fait adopter également une des plus grandes décisions en matière d’enseignement en RDC : la gratuité de l’enseignement de base.
Toutefois, si les voyants sont verts en ce début des travaux, la catastrophe était bien enracinée dès le départ.
Tenez. Dans ce projet, la quasi-totalité des marchés sont confiés aux prestataires sans un quelconque appel d’offres, ni de procédure de passation de marché en bonne et due forme. Ils sont lancés, pour un programme de plus de 400 millions de dollars américains. La Présidence de la République, surtout le bureau du Directeur de Cabinet, supervise tout, et détient les clés de toutes les dépenses. Des ONG s’en plaindront plus tard.
On retiendra simplement l’entrée en lice de David Blattner, qui héritera alors étrangement de la quasi-totalité des marchés de construction des sauts-de-mouton, initialement prévue à 22 millions de dollars, mais qui finira par passer à plus de 45 millions, sans explication aucune. Blattner est tellement dépassé par l’ampleur des marchés qu’il est obligé d’en sous-traiter. Par ailleurs, si Blattner et Safricas n’ont plus de places pour contenir tous les marchés, le reste est confié à Office des voiries et Drainage (OVD), dont le Directeur général Benjamin Wenga Basubi a l’immense qualité d’être un très proche de Vital Kamerhe.
A l’arrivée, ce programme est un fiasco. Les chantiers de sauts-de-mouton et le chaos qu’ils occasionnent à travers Kinshasa en deviennent les symboles. Derrière, des voix s’élèvent et sont sans appel. Dans son rapport, l’ODEP affirme que les projets lancés dans le cadre du programme de 100 jours ont une valeur d’environ 2,5 milliards de dollars américains. Ce que la Présidence de la République, ou plutôt Vital Kamerhe, dément toutefois, soutenant que le coût global des projets est de 497 millions de dollars avec un taux d’exécution d’environ 70%. Il accuse l’ODEP d’incorporer, dans son analyse, d’autres projets qui ne figurent dans le programme d’urgence de Félix Tshisekedi. Mais, le lendemain de sa sortie médiatique, c’est le ministre des Finances qui viendra lui-même contredire le super « direcab ». Les travaux n’ont pas atteint 50% d’exécution. “Pas même 30%”, enfoncera Jean-Marc Kabund. Vital Kamerhe est achevé quand le saut-de-mouton du quartier Pompage, dans l’ouest de Kinshasa, qu’il annonçait terminé pour le 30 janvier 2020, ne sera jamais inauguré.
Derrière le fiasco, la main du « Dircab » pèse lourde. Le député du MLC Jean-Jacques Mamba l’explique mieux. Dans une lettre qu’il adresse au concerné, pour une « question orale » à l’Assemblée nationale, l’élu du parti de Jean-Pierre Bemba est sans équivoque : « De prime abord, je constate que, dans le cadre du programme de 100 jours du Chef de l’État, l’administration de la Présidence de la République que vous dirigez s’est activée utilement dans la réalisation de ce programme en qualité d’autorité contractante telle que définie dans la loi 10/010 du 27 avril 2010 relative aux marches publics », fait-il renseigner. Ensuite, il devient plus précis : « Partant du principe que nul n’est censé ignorer la loi, nos enquêtes préliminaires ont révélé plusieurs violations de la loi relative aux marchés publics et la loi des finances pour un montant de 237.000.000 USD qui nécessitent, dans tous les cas de figure, d’établir des responsabilités et, le cas échéant, pour ce qui me concerne, de restituer la vérité à nos concitoyens dans le cadre de la mission nous confier
La quasi-totalité des marchés publics conduits par la Présidence ont été passés en procédure de gré à gré en violation des dispositions des articles 37et 42 de la loi relative aux marchés publics.
Le sujet SAMIH HOUBALLA JAMMAL, non autrement identifié, se voit attribuer, par votre administration, deux marchés publics de 171.000.000 USD (cent septante et un millions de dollars américains) pour ses deux sociétés respectives créées en l’espace de 8 mois entre do 2018 (SAMIBO SARLU) et avril 2019 (HUSMAL SARL).
Après une visite de Vital Kamerhe à la prétendue société SOCOC (non identifiée au guichet unique de création d’entreprises et prétendument propriété de monsieur BISHEKWA VANNY),
Vital Kamerhe ne s’est pas encore expliqué sur les questions du député, ni sur les soupçons qui pèsent sur lui. Mais, les procédures judiciaires continuent leur chemin. A Kinshasa, plusieurs chefs d’entreprises, qui ont pris part au projet de 100 jours, sont auditionnés. Le ministre de la Justice, Célestin Tunda Ya Kasende, y proclame la fin de l’impunité.
Sur le plan judiciaire, David Blattner cerné. Le DG de Safricas doit non seulement expliquer le retard dans les travaux, mais également des faits étonnants, notamment le fait que deux des sauts-de-mouton payés par l’Etat à hauteur de 40%, n’ont connu aucun début des travaux. “S’il parle, ça sera compliqué pour beaucoup à la présidence qui ont gêré ce marché. Il y a à boire et à manger dans cette histoire“, explique une source du parquet de parquet général près de la Cour d’appel de Gombe.
Du côté du président Félix Tshisekedi, les marges de manœuvres deviennent de plus en plus minces à l’endroit de son alliés des accords de Naïrobi. D’un côté, le Chef de l’État congolais est embourbé dans une colère populaire qui lui réclame les coupables, de l’autre, le constat sans appel qui veut qu’il lutte un peu plus contre la corruption qui gangrène le système politique congolais. Alors que la RDC négocie avec FMI des programmes d’aides, le FMI, l’Union Européenne et même les Etats-Unis, principaux bailleurs de la RDC, n’ont pas hésité à faire savoir au gouvernement que des mesures concrètes contre la corruption doivent être prises. Plus que jamais, Félix Tshisekedi est appelé à montrer des signaux. De l’autre côté du fusil, les coupables sont de plus en plus identifies.
Bongos Roger