La RDC est aujourd’hui confrontée à des défis immenses : l’insécurité chronique à l’Est, les massacres de civils, une économie fragilisée par l’inflation, un chômage massif et un climat social tendu. Face à ces urgences, que vaut une visite au Kazakhstan, pays lointain d’Asie centrale, dont les préoccupations et les réalités économiques n’ont que peu de liens avec celles de la RDC ?
Au lieu de concentrer ses efforts sur des solutions régionales et continentales, Tshisekedi choisit une diplomatie de prestige, multipliant les voyages lointains qui donnent l’image d’un président davantage préoccupé par sa stature internationale que par les souffrances de son peuple.
Une coopération aux contours flous
Le Kazakhstan est riche en pétrole, gaz et uranium. Mais c’est précisément ce qui rend cette coopération bancale : pourquoi un pays exportateur de ressources énergétiques investirait-il massivement dans un autre pays producteur de matières premières brutes ? Les annonces de coopération risquent de rester théoriques, limitées à quelques protocoles d’accord sans retombées concrètes.
Un contraste douloureux avec la réalité congolaise
Pendant que le chef de l’État déploie ses efforts à Astana, les Congolais continuent d’enterrer leurs morts à Beni, Uvira, Rutshuru et ailleurs. Les manifestations contre l’insécurité et la « balkanisation » du pays se multiplient. Dans ce contexte, cette visite peut être perçue comme une provocation, voire une insulte aux citoyens qui réclament d’abord la paix, la sécurité et la justice sociale.
Diplomatie ou diversion ?
En multipliant les voyages symboliques, Tshisekedi semble chercher à prouver que la RDC « compte » sur l’échiquier international. Mais à force de miser sur la diplomatie de façade, il prend le risque d’apparaître déconnecté des réalités locales et de nourrir la perception d’un pouvoir davantage soucieux de son image extérieure que du quotidien des Congolais.