Suite à ces révélations, Jean-Jacques Mamba, figure emblématique de l’opposition et ancien député national, a tenu une conférence de presse ce mardi à Kinshasa, dans laquelle il a livré une déclaration sans concession à l’égard du pouvoir en place.
« Ce qui se passe aujourd’hui est d’une gravité extrême. Les accusations portées par ces ONG ne sont pas anodines. Elles touchent au cœur de l’État, à l’intégrité même de la gouvernance actuelle », a martelé Mamba.
Des accusations précises et documentées
Les ONG accusatrices affirment avoir réuni plusieurs dizaines de documents, y compris des contrats miniers signés dans des conditions opaques, des preuves de mouvements bancaires suspects et des témoignages d’agents publics ayant subi des pressions pour céder des terrains ou des parts dans certaines sociétés d’État à des proches de la présidence.
Le dossier aurait été déposé non seulement auprès des juridictions congolaises, mais aussi transmis à des instances internationales, notamment certaines agences de lutte contre la corruption basées en Europe.
Mamba dénonce une « mafia familiale »
Jean-Jacques Mamba, reprenant des termes forts, a parlé de « dérive clanique » :
« Ce n’est plus un gouvernement, c’est une gestion familiale du pouvoir d’État. Ce que nous avons reproché à Mobutu, à Kabila, nous le vivons aujourd’hui de manière plus sophistiquée sous Tshisekedi. »
Il a notamment pointé du doigt l’influence de certains membres de la famille Tshisekedi dans les nominations, les passations de marchés, et même dans la diplomatie économique.
« Comment expliquer que dans presque tous les grands marchés miniers du Lualaba ou du Haut-Katanga, des sociétés appartenant à des proches du clan présidentiel apparaissent ? Où est la transparence ? Où est l’État ? », s’est-il interrogé.
Jean-Jacques Mamba a exigé la mise en place d’une commission parlementaire mixte et indépendante pour enquêter sur les allégations, et a appelé les institutions judiciaires à faire preuve de courage :
« Le peuple congolais n’est plus dupe. La justice a l’obligation de se lever. Sinon, nous devrons comprendre qu’elle est complice. »
Il a également appelé les ambassades partenaires de la RDC à suivre le dossier de près, notamment celles des États-Unis, de la Belgique et de la France, « afin que la lutte contre l’impunité ne reste pas un slogan vide ».
Contexte tendu dans le Grand Katanga
Il faut noter que cette plainte intervient dans un contexte de tensions croissantes entre Kinshasa et certaines élites politiques et sociales du Grand Katanga, qui accusent le régime de marginaliser les provinces riches en ressources au profit d’intérêts personnels ou régionaux.
Cette plainte est donc aussi interprétée comme un acte politique de défiance, mais aussi un test de la volonté réelle du pouvoir de respecter les principes de transparence et de bonne gouvernance




















































