Selon le rapport des experts onusiens, Katumbi aurait été en contact avec Corneille Nangaa, ancien président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), aujourd’hui accusé par Kinshasa d’entretenir des liens avec des groupes armés actifs dans l’Est du pays. Le document suggère que ces échanges pourraient avoir une dimension politique et sécuritaire préoccupante.
Dans sa lettre, Katumbi qualifie ces affirmations de « mensongères, diffamatoires et dangereuses ». Il insiste sur le fait qu’il n’a jamais rencontré ni communiqué avec Corneille Nangaa. « Ces accusations infondées sont une tentative manifeste de nuire à ma réputation et de m’affaiblir politiquement, tant au niveau national qu’international », écrit-il.
Cette démarche intervient dans un climat politique délicat en RDC, où Katumbi, ancien gouverneur du Katanga, reste l’un des principaux rivaux du président Félix Tshisekedi. Déjà candidat à la présidentielle de 2023, il continue de s’affirmer comme une figure incontournable de l’opposition.
Pour ses partisans, cette affaire illustre une volonté de l’isoler politiquement à travers des campagnes de discrédit, alors que son influence ne cesse de croître, aussi bien au sein de l’opinion publique qu’auprès des partenaires internationaux de la RDC.
Katumbi demande au Conseil de sécurité de prendre en compte sa réponse et d’user de transparence dans l’évaluation des faits. Il exhorte les Nations Unies à ne pas laisser circuler des accusations « non vérifiées » qui pourraient avoir un impact négatif non seulement sur sa carrière politique, mais aussi sur l’image de l’opposition congolaise dans son ensemble.
Jusqu’à présent, le Comité des sanctions n’a pas officiellement réagi à cette lettre. Toutefois, plusieurs observateurs estiment que cette démarche pourrait forcer l’ONU à clarifier certains passages controversés du rapport.
L’affaire Katumbi pourrait ouvrir un débat plus large sur la méthodologie employée par les experts de l’ONU et sur l’impact de leurs rapports, souvent utilisés par les États et la communauté internationale comme base de décisions diplomatiques et sécuritaires.
Pour Katumbi, l’enjeu est double : laver son honneur et se repositionner sur la scène politique comme une personnalité respectée et injustement attaquée. Pour l’ONU, il s’agit de démontrer que ses rapports reposent sur des informations fiables et vérifiables.