L’ambassadeur du Rwanda aux États-Unis, Olivier Nduhungirehe, qui représentera Kigali lors de la signature, a déclaré que le texte ne fait aucune mention explicite d’un retrait des forces rwandaises du territoire congolais.
« On ne trouve nulle part dans le projet d’accord de paix qui doit être signé la mention : “retrait immédiat des mesures défensives du Rwanda”. En réalité, les termes “Forces de défense rwandaises”, “troupes rwandaises” ou même “retrait” n’apparaissent nulle part dans le document », a affirmé Nduhungirehe dans une déclaration aux médias jeudi soir.
Cette précision vient contredire certaines informations relayées par des médias et des responsables politiques congolais, qui présentaient ce futur accord comme un pas vers le désengagement militaire du Rwanda dans l’Est de la RDC, en proie à une insécurité persistante due notamment aux activités du M23, groupe armé considéré par Kinshasa comme soutenu par Kigali – ce que le Rwanda dément régulièrement.
L’accord, qui vise officiellement à « instaurer une dynamique régionale de désescalade et de coopération sécuritaire », serait davantage axé sur les mécanismes de vérification, les engagements de non-agression et les plans de coopération transfrontalière, sans impliquer directement une présence militaire.
À Kinshasa, plusieurs voix s’élèvent déjà pour dénoncer ce qu’elles considèrent comme un accord déséquilibré, voire « ambigu », au regard des attentes congolaises. Des membres de la société civile, des parlementaires et certains gouverneurs de provinces de l’Est ont exprimé leur scepticisme, affirmant qu’un accord de paix sans retrait des éléments rwandais sur le sol congolais risque de creuser davantage la méfiance entre les deux pays.
Du côté des diplomaties occidentales impliquées dans la médiation, on parle d’un « accord de première étape » destiné à ouvrir un espace de dialogue durable entre les deux voisins, tout en évitant les termes qui pourraient bloquer immédiatement le processus de signature.
La cérémonie officielle de signature est prévue pour vendredi après-midi au département d’État américain, en présence de représentants de l’Union africaine, de l’ONU, de l’Union européenne et de plusieurs chancelleries occidentales.
La suite dépendra, selon les observateurs, de la volonté réelle des parties d’appliquer les engagements pris – même ceux qui ne sont pas écrits noir sur blanc.




















































