Les tueries perpétrées contre les populations civiles de Béni dans la province du Nord-Kivu inquiètent l’autorité ecclésiastique du Diocèse catholique de Butembo-Beni. Dans une déclaration faite à la presse mardi 25 mai, Mgr Paluku Sikuly Melchisedeck se dit choqué du silence et « incapacité » des députés et sénateurs de dénoncer clairement au sein des institutions où ils siègent la situation horrible que traverse la population qu’ils représentent.
Le prélat catholique se demande d’abord si les tueries des civils qui durent depuis six ans dans la région de Beni prendront fin un jour.
« Ça se fait à une grande ampleur et mon impression est que cela ne finira pas. Il y en a de ceux qui ont trouvé dans ça comme un job en tuant leurs frères. Je me demande s’ils ont encore de cœur. Je crois que ce sont des gens qui ne se possèdent plus mais qui sont possédés par autre chose », regrette-t-il.
En sa qualité de Pasteur, l’évêque a également dénoncé « l’incapacité » des députés et sénateurs de Beni, Butembo et Lubero à porter la voix de la population locale dans les institutions chargées de gérer ces questions.
« Tous ces élus qui sont partis d’ici, qui connaissent la situation, qui en entendent parler, pourquoi aujourd’hui ils ne parlent pas tous d’une même voix dans les assemblées provinciales et nationale ? Les députés et sénateurs, pourquoi ils sont incapables de dire chez nous ça ne va pas. Qu’ils le disent sans avoir peur », interpelle ce clergé.
Selon l’organisation des droits de l’Homme, le CEPADHO, au moins 636 civils déjà tués depuis le début des massacres dans cette partie de la province du Nord-Kivu dans l’Est de la République démocratique du Congo.
Patrick Kambale