Le Chef de la Chefferie de Ngweshe, Mwami Pierre Ndatabaye Weza III a saisi le Président de la République démocratique du Congo au sujet de l’affaire qui oppose le ministère public à Vital Kamerhe, Directeur de cabinet du Président Félix Tshisekedi ; détenu en prison depuis deux mois.
Portant la voix de ses administrés, le Mwami regrette que « leur fils » Kamerhe, allié politique de taille du Président Félix n’ait obtenu la liberté provisoire en dépit de toutes les tentatives légales.
« Nous avons appris l’ouverture d’une action judiciaire à charge de notre fils, l’honorable Vital Kamerhe, votre partenaire politique, suivie de son arrestation depuis maintenant un mois. Nous sommes au regret de constater que malgré la vulnérabilité de sa santé et la réunion des conditions légales requises par deux fois, il a sollicité la liberté provisoire qui, malheureusement ne lui a pas été accordée, on ne sait pas pourquoi ! Même l’initiative prise en Conseil de ministre sous votre haute présidence pour cette même liberté provisoire en cette période de pandémie n’a pas été prise en compte », écrit-il au Président de la République.
Il déplore également une campagne de dénigrement et de haine tribale initié par une opinion mal intentionnée contre la personne de Vital Kamerhe.
« De la même manière, nous regrettons qu’une certaine opinion mal intentionnée et certains médias se soient livrés à un lynchage médiatique et à une campagne de dénigrement teintée de haine ethnique et tribale contre la personne de l’honorable Vital Kamerhe au mépris et en dépit de la loi, dans son principe de la présomption d’innocence reconnue à tout accusé », condamne-t-il.
Réaffirmant l’attachement de la communauté Shi à un Etat de droit et les valeurs y afférentes conformément à la Constitution, le Mwami Ndatabaye rassure que sa population ne se laissera pas faire par une quelconque influence. Elle espère plutôt à un procès équitable qu’elle suit avec tout intérêt.
« Notre communauté reste, malgré tout, mobilisée pour les valeurs de paix, de cohésion nationale, de tolérance et de cohabitation pacifique. Elle ne se laissera donc pas emporter par la haine tribale ou toute autre barbarie susceptible de porter atteinte à la dignité de la personne humaine. Nous espérons que la juridiction saisie de l’affaire de notre fils va dire le droit conformément aux lois de notre pays sans aucune influence et le principe d’un procès équitable que notre communauté suivra avec beaucoup d’attention », souligne-il.
Le chef de la notabilité Shi appelle le Président de la République à user de son pouvoir contre toute interférence politique et que la justice prononce le droit en toute indépendance dans cette affaire.
« Nous espérons […] que tout en tenant compte de l’indépendance des institutions de la République, vous veillerez, en votre qualité de Magistrat suprême, à ce que les interférences d’ordre politique et les règlements des comptes dans ce dossier n’influencent pas dans un sens ou l’autre l’issue de ce procès radio-télévisé », insiste-t-il.
Dans une affaire enregistrée sous le RP 26931 au Tribunal de Grande instance de Kinshasa/Gombe, Vital Kamerhe est accusé de détournement des fonds dans le cadre du programme de 100 jours du Président de la République. Détenant des pièces, selon lui, Kamerhe continue à clamer son innocence et exige à son accusateur de brandir les pièces justificatives retraçant les accusations portées contre lui puisque, estime-t-il « la justice rime avec la vérité ».
Après avoir suivi deux audiences dans cette affaire, la prochaine est fixée au mercredi 03 juin.
Jean-Marie M