Aucours d’une interview accordée à la Presse Présidentielle ce jeudi 16 Mai 2024 juste après cet entretien de près de 2heures avec le chef de l’État Félix Antoine TSHISEKEDI TSHILOMBO, le cardinal n’a pas manqué à abordé le malentendu entre lui et le gouvernement congolais.
« J’avais souhaité rencontrer le Président de la République Félix Antoine TSHISEKEDI TSHILOMBO pour faire la lumière sur différents points.
Vous savez les tumultes qu’on a attendus sur le réseau ces derniers temps, j’avais souhaité rencontrer le chef de l’État. Il m’a donné cette opportunité de le faire en tant que responsable du pays d’abord pour que nous puissions faire la lumière sur différents points. Et je dois dire que ça a été un moment de clarification. Là où les hommes se parlent, les choses sont claires. C’est avec ce sentiment de grande satisfaction et de gratitude vis-à-vis du chef de l’État que je sors de ce bureau.” », a déclaré le Cardinal Ambongo.
Interrogé sur le climat après cette rencontre, le Cardinal Ambongo a affirmé : “Maintenant, pour moi, normalement, il n’y a plus de problème. En fait, il y a eu plus de malentendus que de vrais problèmes. C’était nécessaire qu’on se rencontre, qu’on fasse la lumière sur tous ces sujets qui avaient peut-être créé des malaises. Maintenant, quand on se parle, tout devient clair.
Le souci du Président est le bien du peuple. Il s’implique corps et âme pour que ce pays retrouve sa sérénité et sa respectabilité sur la scène internationale. Notre souci est aussi le bien de ce même peuple », a-t-il relevé.
« Nous sommes condamnés à travailler ensemble main dans la main pour le bien-être de ce peuple et pour le bien de notre pays qui est aujourd’hui en péril à cause de la voracité des pays voisins que nous connaissons », a conclu le prélat congolais.
Pour rappel,cette rencontre intervient après plusieurs épisodes de tensions entre le Cardinal Ambongo et le pouvoir en place. En août 2023, lors d’un séjour à Butembo pour célébrer les 25 ans d’épiscopat de Mgr Sikuli Paluku, le Cardinal avait critiqué la situation sécuritaire dans l’Est de la RDC, déclarant : “Malgré l’état de siège, je n’ai pas l’impression que les choses se sont sensiblement améliorées. En tant que pasteur, je crie vers le Seigneur afin qu’il puisse écouter la misère de son peuple, qu’il vienne lui-même à son secours. La situation ne peut pas continuer comme ça.”
Le Cardinal avait également exprimé des réserves sur l’organisation des élections de décembre 2023, qualifiant le processus de “gigantesque désordre”. De plus, il avait critiqué la levée du moratoire sur la peine de mort pour les militaires qualifiés de “traîtres”, affirmant que “les grands traîtres à la patrie sont ceux qui sont au pouvoir”.
Le 13 avril 2024, le Cardinal Ambongo s’était vu refuser l’accès au Salon des Autorités de l’aéroport international de NDJILI alors qu’il se rendait à Rome. Cet incident, dont l’origine de l’ordre n’a pas été clairement précisée, a suscité des réactions de soutien de la part du personnel de l’aéroport et des passagers présents.
Plus récemment, le Procureur Général près la Cour de cassation, Firmin Mvonde Mambu, a ordonné l’ouverture d’une information judiciaire à l’encontre du Cardinal Ambongo, l’accusant de “violenter délibérément les consciences” et d’inciter les populations à la révolte contre les institutions établies. Cette décision a été suivie de près par la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO), qui a appelé au calme et au respect des textes légaux de la République Démocratique du Congo.