Cinq conteneurs passés au peigne fin
L’opération, menée par plusieurs unités des services de sécurité, visait cinq conteneurs entreposés dans la concession. Ceux-ci ont été entièrement fouillés, en présence de l’avocat de la famille Kabila ainsi que de plusieurs membres du personnel habituellement affectés à l’entretien du site.
« Les forces de sécurité ont inspecté méthodiquement chaque conteneur, sans provoquer de dégâts ni de confrontations », a précisé M. Nkamens. « Aucun document, équipement ni effet personnel jugé suspect n’a été saisi. »
La perquisition s’est déroulée dans une atmosphère tendue mais maîtrisée, les riverains ayant été tenus à bonne distance du périmètre par un important dispositif de sécurité.
Pas d’intervention à Kingakati, mais une suite prévue à Limete
Alors que des rumeurs évoquaient une possible extension de l’opération à la ferme privée de Kingakati, bastion politique et résidence principale de Joseph Kabila situé en périphérie de Kinshasa, aucun élément de sécurité ne s’y est rendu ce jour. Toutefois, selon des sources sécuritaires, une nouvelle perquisition est prévue dès demain à Limete. Quatre militaires ont été déployés pour assurer une présence permanente sur les lieux jusqu’à la reprise des opérations.
Un contexte politique explosif
Cette opération intervient dans un climat de fortes tensions entre le camp de l’ancien président et le régime de Félix Tshisekedi. Depuis plusieurs semaines, des voix proches du pouvoir accusent des figures du passé de dissimuler des fonds ou des documents sensibles liés à la gestion de l’État sous Kabila.
Le camp Kabila, de son côté, dénonce une chasse aux sorcières et une volonté manifeste d’intimider l’opposition et de détourner l’attention de la population face aux difficultés socio-économiques actuelles.
Aucune communication officielle n’a encore été faite par le gouvernement ou les autorités judiciaires sur les raisons précises de ces perquisitions ni sur ce qu’elles cherchent à établir.
Vers une escalade ?
Certains analystes y voient une tentative du pouvoir de tester les lignes rouges dans sa relation avec l’ancien régime, tandis que d’autres évoquent des manœuvres préparatoires à de possibles poursuites judiciaires. En coulisse, la méfiance est palpable entre les deux camps, dans un contexte où les alliances politiques semblent de plus en plus fragiles à l’approche des échéances électorales intermédiaires.
Pour l’heure, ni Joseph Kabila ni ses proches n’ont publiquement réagi, mais selon plusieurs sources, des consultations seraient en cours dans son entourage pour décider de la réponse à donner à cette opération.
L’opinion publique, elle, reste divisée. Entre ceux qui applaudissent une démarche de transparence et ceux qui craignent une dérive autoritaire, l’affaire ne laisse personne indifférent.
À suivre de très près.