Dans une déclaration officielle relayée par les services du ministère de l’Intérieur, les autorités affirment que cette décision fait suite à des « agissements subversifs » observés ces dernières semaines et à des « éléments concordants » laissant croire à une tentative de déstabilisation politique orchestrée par des cadres du parti.
Plus grave encore, le gouvernement dit disposer d’informations selon lesquelles Joseph Kabila serait récemment rentré en RDC par la ville de Goma, dans l’est du pays, dans des conditions jugées suspectes. « Le retour de l’ancien chef de l’État n’a fait l’objet d’aucune notification officielle et semble s’inscrire dans une logique d’activisme politique clandestin », affirme une source proche du dossier.
Dans la même lancée, le ministère de l’Intérieur a annoncé qu’il saisira le Parquet près la Cour Constitutionnelle afin que « les faits soient portés et examinés dans le respect des lois de la République ». Il s’agirait, selon le gouvernement, de garantir la stabilité institutionnelle face à des « manœuvres politiques troublantes ».
Cette suspension du PPRD, qui fut pendant près de deux décennies le parti dominant en RDC, marque une rupture significative. Déjà affaibli par des divisions internes et une perte d’influence depuis l’alternance de 2019, le parti de Joseph Kabila pourrait désormais faire face à une véritable mise en quarantaine politique.
Du côté du PPRD, aucune réaction officielle n’a encore été rendue publique, mais certains cadres contestent en privé la légalité de la mesure, qu’ils qualifient de « décision arbitraire et politiquement motivée ».
La situation reste tendue, notamment à Goma, où des mouvements inhabituels ont été signalés ces dernières heures. Dans un climat de crispation générale, le pays retient son souffle, alors que la scène politique congolaise semble à la veille d’un nouvel épisode potentiellement explosif